Jimmy James Grégoire inspire Charles Dubé à garder le cap

Par Sylvain Turcotte 11:50 AM - 27 avril 2023
Temps de lecture :

Jimmy James Grégoire et son bon ami Charles Dubé. Photo Alexandre Caputo

Charles Dubé est bien placé pour comprendre Jimmy James Grégoire. Il vit une situation de handicap comme lui. Les deux hommes se sont liés d’amitié il y a trois, quatre ans.

Charles, c’est le Septilien qui a été attaqué au bar le Toxedo en juillet 2009. Il dit devoir la vie à Gilles Ross et Paul Desmeules qui ont tout fait pour qu’il soit transporté d’urgence, en pleine nuit, à Québec. « Sans eux, je serais mort à l’urgence. » Depuis le tragique événement, il a subi deux opérations importantes, au cerveau et au dos (moelle épinière). Il a réappris à marcher deux fois, en 2009 et en 2015. 

L’homme âgé de 30 ans a rencontré Jimmy lorsque les deux étaient à la Résidence Gustave Gauvreau, un peu par l’entremise de Lorenzo Tremblay, un ancien combattant de la Deuxième Guerre mondiale qui jouait au crible. « Je l’ai rencontré dans l’ascenseur. On est devenu des chums. On est venu manger des languettes de poulet chez A&W », se rappelle-t-il.

Leur amitié s’est développée avec le temps. Depuis six mois, presque chaque jeudi, ils soupent avec d’autres amis au Restaurant Bar chez Omer. « J’essaie de placer de bonnes personnes autour de lui. Ça l’aide. »

Charles a aussi fait l’éloge de la sœur de Jimmy, Judy. « De voir l’entraide qu’elle donne à son frère, je trouve ça beau. » 

Même le père de Charles, André, avait de bons mots au sujet de l’ami de son fils. « Il est conscient et intelligent. J’ai beaucoup de compassion pour lui. » 

Charles admire la force de son copain à travers son handicap. « Il a le sourire dans son fauteuil. Juste ça, c’est inspirant. De le voir sourire, ça m’aide aussi, ça me stimule pour continuer. Je m’entends bien avec Jimmy. » Être avec lui, ça lui rappelle aussi les gens qu’il a fréquentés alors qu’il était au Centre François-Charron — Institut de réadaptation en déficience physique de Québec.

Comment Charles entrevoit-il la fin de Jimmy qui a demandé l’aide médicale à mourir ? « C’est pour lui, ça le rend heureux. Il n’est plus capable de vivre sa vie. Ça lui prend quelqu’un pour le torcher, le faire manger. Même pour sortir du lit. Il n’est plus autonome. C’est comme s’il avait gagné la loterie (l’aide médicale à mourir). Je respecte son choix, mais j’aime mieux ne pas trop en parler. » 

D’ici le 24 juillet, il veut en profiter le plus possible avec lui, lui rendre la vie la plus belle possible. 

En des temps différents, pour l’entrevue avec Charles et celle avec Jimmy, ce dernier a mentionné que « c’est le meilleur ami que j’ai eu. On vit chacun un handicap. On est souvent seul, donc on se donne du temps. Il me permet de me raccrocher à la vie. Il m’a fait rencontrer de bonnes personnes. »

Partager cet article