Communauté LGBTQ : des services qui reposent sur les bonnes intentions
La communauté LGBTQ de la Côte-Nord manque de ressources. (Photo : iStock)
Ne cherchez pas un organisme, un centre ou même un comité spécialisé à la communauté LGBTQ sur la Côte-Nord, il n’y en a pas. De la haute à la basse Côte-Nord, rien du tout. Dans ces circonstances, quels sont les services inclusifs qui peuvent pallier ce manque?
Audrey Caron, psychoéducatrice, a le mandat de faire du soutien clinique auprès des organismes qui travaillent avec la clientèle 0-18 ans sur la Côte-Nord. Elle nomme le manque de ressources ciblées, mais constate, lors des formations qu’elle a offertes, un grand intérêt de tous les acteurs du milieu.
Que ce soit pour les sphères communautaire, scolaire, sportive ou du domaine de la santé, elle rappelle que tout passe par la volonté d’être formé et informé dans son milieu pour bien intervenir. Madame Caron souligne que le manque actuel provient surtout des situations de continuité d’un processus de transition de genre dans la région.
La psychoéducatrice cite l’étude canadienne Jeunes Trans Can ! qui détient de récentes données alarmantes. « En résumé, les jeunes individus trans qui n’ont pas le soutien de leurs parents ont un taux d’idéation suicidaire de 58 % comparativement à 4 % qui sont supportés. » Les données résument bien l’importance d’accompagner également l’entourage.
Les délais reliés au COVID
Malheureusement, même si une personne de la Côte-Nord doit aller chercher de l’aide médicale à l’extérieur, c’est tout le pays qui vit des lacunes à l’heure actuelle.
Selon une seconde étude pancanadienne, menée en 2020, visant à cibler l’impact de la COVID-19 sur l’accessibilité aux services et soins de santé pour les personnes transgenres et non binaires au Canada, plus du tiers des répondants ont dénoncé leurs insatisfactions.
L’écart de cette proportion se dresse à 45 % des personnes trans avant la pandémie, contre 4 % de la population générale.
Les ressources du territoire
Les deux organismes gouvernementaux Aire ouverte chapeautés par le CISSS Côte-Nord, situés à Baie-Comeau et Sept-Îles, gagnent du terrain pour devenir une ressource référentielle de première ligne à la clientèle inclusive âgée de 12 à 25 ans et leurs proches.
La plupart des organismes communautaires jeunesse du territoire et les maisons des jeunes travaillent en collaboration avec eux. Leur mission principale est d’offrir des services complémentaires, diversifiés et adaptés.
« Les jeunes qui hésitent à faire appel au réseau de la santé et des services traditionnels, qui sont en situation de vulnérabilité, de défavorisation ou d’exclusion sociale sont nos usagers », explique Mylène Fortin-Tremblay, coordonnatrice clinique pour les deux organismes Aire ouverte. Ce n’est pas spécialisé à la communauté LGBTQ, mais c’est inclusif.
Mireille Boivin, agente de liaison et de développement pour le Regroupement des femmes de la Côte-Nord, ressent également le manque de ressources pour les femmes de la région, mais pour toute la clientèle adulte également.
« En fait, il n’y a pas d’organisme qui soit 100 % dédié à la communauté comme c’est le cas sur plusieurs autres enjeux sociétaux. »
Mme Boivin mise sur le volontariat et sur l’initiative citoyenne pour pallier ce manque. Elle a comme projet la mise en place d’un comité régional LGBTQ. Elle invite tous citoyens intéressés à s’y intégrer de la contacter. L’objectif est de débuter les rencontres d’ici l’été.
Le Centre d’intervention le Rond-Point de Sept-Îles détient aussi un volet santé sexuelle pour accueillir la population dans leurs questionnements.
Sensibiliser et éduquer la population
On peut se poser la question : est-ce que la présence d’un organisme spécialisé pour la communauté et les enjeux LGBTQ est nécessaire sur la Côte-Nord ?
Les citoyens de la Côte-Nord rencontrés par Le Manic sont en faveur. Ils ne sont pas en mesure, présentement, de pointer un organisme d’aide à qui se référer dans leur réalité.
Arianne Tremblay de Baie-Comeau trouve que les ressources sont manquantes sur la Côte-Nord. « Je crois qu’il y en a, certes, mais elles ne sont pas vraiment mises de l’avant. Une personne qui ne fait pas de recherche ne trouvera pas quelque chose qui est connu du bout des lèvres de tout le monde. Si j’avais besoin de ressources, je ferais appel à Interligne, une ligne d’aide ouverte 24/7 pour les personnes issues de la communauté LGBTQ+. »
Même constat pour Marilyn, Pénélope et François qui ne savent pas vers qui se référer d’emblée.
Rôle d’un organisme spécialisé
Le rôle de ces centres, comité ou organisme LGBTQ (Lesbiennes, Gays, Bisexuels, Transgenres, Queer et autres) sont souvent créés pour fournir un soutien et une communauté à ceux qui s’identifient comme faisant partie de ces groupes et à leur entourage.
Sensibilisation, formations et éducations sont des services de base dans leur mandat.
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