Sondage de l’UPA : cinq fermes sur dix anticipent une détérioration de leur situation au cours de la prochaine année
L’impact des augmentations est sans équivoque à la lecture des résultats du sondage. Deux entreprises agricoles sur dix rapportent déjà une mauvaise ou très mauvaise santé financière (0-5 ans : près de trois sur dix) et près de cinq fermes sur dix anticipent une détérioration de leur situation au cours de la prochaine année. Photo Courtoisie
L’Union des producteurs agricoles (UPA) a dévoilé aujourd’hui les résultats d’un sondage sur les conséquences de l’inflation, de l’augmentation des coûts de production et de la flambée des taux d’intérêt sur la situation financière des fermes québécoises.
« La situation est insoutenable pour certaines productions agricoles ainsi que pour les producteurs situés dans régions périphériques comme la nôtre. La rentabilité n’est tout simplement plus au rendez-vous. Nous traversons une crise importante actuellement avec la hausse des taux d’intérêt, une hausse fulgurante du prix des carburants et le prix des terres agricoles atteint des sommets historiques », a déclaré Yves Laurencelle, le président de la Fédération de l’UPA de la Capitale-Nationale–Côte-Nord par voie de communiqué.
« Nous souhaitons faire comprendre à la population ainsi qu’aux instances gouvernementales que des changements doivent survenir rapidement. Le statu quo va se résulter par des fermetures importantes et les répercussions seront néfastes quant à la vitalité économique et sociale de nos communautés. Parmi les solutions proposées, nous demandons entre autres l’actualisation des programmes d’aide du gouvernement reflétant les hausses subies par la crise inflationniste », indique le président.
L’augmentation du coût des intrants de production (+27,9 %) a été près de trois fois supérieure à l’inflation (+11,8 %) entre janvier 2020 et septembre 2022. La hausse importante et rapide des taux d’intérêt, depuis janvier 2022, a quant à elle aggravé de beaucoup la situation.
8 $ d’actifs sont nécessaires pour chaque dollar de recettes en agriculture, un ratio fortement supérieur aux autres secteurs économiques.
Cela explique, en grande partie, l’ampleur des investissements requis, le niveau élevé de la dette agricole qui en résulte et, conséquemment, le lourd impact de chaque fluctuation des taux d’intérêt sur la pérennité des fermes de la province.
« Notre éloignement des grands centres a un impact considérable sur nos entreprises, particulièrement en raison des coûts de transport. La hausse des carburants affecte directement nos revenus et la pérennité de nos entreprises est donc à risque. Nous, les régions périphériques, avons besoin d’avoir une véritable écoute de la part du gouvernement. Nous maintenons à bout de bras la poursuite de l’agriculture sur le territoire et il faut trouver des solutions ensemble! » a stipulé le président de l’UPA de la Côte-Nord, Keven Emond.
3 675 productrices et producteurs ont répondu au sondage de l’UPA le mois dernier. Soulignons la participation active des producteurs de la Capitale-Nationale–Côte-Nord alors qu’un producteur sur cinq a contribué au questionnaire. L’impact des augmentations est sans équivoque à la lecture des résultats puisque deux entreprises agricoles sur dix rapportent déjà une mauvaise ou très mauvaise santé financière (0-5 ans : près de trois sur dix) et près de cinq fermes sur dix anticipent une détérioration de leur situation au cours de la prochaine année.
L’UPA assure que la condition critique des entreprises agricoles a été portée à l’attention des gouvernements canadien et québécois à maintes reprises ces derniers mois.
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