Cordiste, vous dites?

Par Charlotte Paquet 6:00 AM - 22 mars 2023
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Simon Labeaume veut faire connaître son métier de cordiste et développer le marché d’Horizon Vertical sur la Côte-Nord­. Photo Matéi Dumais Bédard

Simon Labeaume a quitté la ville de Saguenay pour Pointe-Lebel à l’été 2022 pour l’amour d’une femme. Il a apporté avec lui son expertise dans un domaine très méconnu, celui de cordiste. Un plus pour la Manicouagan.

Un cordiste, qu’est-ce que ça mange en hiver, se demandent probablement bien des gens en reprenant une expression toute québécoise. Eh non, ce n’est pas un fabricant de cordes de guitare, comme plusieurs sont portés à le penser d’emblée. 

Le métier de cordiste se définit comme ouvrier travaillant suspendu à une corde en hauteur, dans des espaces clos ou dans des endroits difficiles d’accès. 

Jusqu’à ce qu’il s’installe chez nous, l’homme de 31 ans œuvrait comme pompier pour la ville de Saguenay et, depuis 2019, comme cordiste pour Horizon Vertical, une entreprise de Chicoutimi-Nord qui remplit des contrats sur la Côte-Nord depuis plusieurs années, pour Hydro-Québec, Alouette et Rio Tinto, entre autres.

Simon Labeaume, cordiste, est installé à Pointe-Lebel depuis l’été 2022.

Aujourd’hui, Simon Labeaume est toujours à l’emploi de l’entreprise et le métier de cordiste, il veut le faire connaître. « C’est pas mal moi qui est responsable du développement de la Côte-Nord », souligne-t-il.

Des domaines divers

Horizon Vertical remplit plusieurs mandats de formation, principalementchez Hydro-Québec. Il est question d’intervention en espace clos, de sauvetage en espace clos et difficile d’accès et de protection contre les chutes lors de travaux en hauteur.

« Avec Horizon Vertical, on travaille quotidiennement en espaces clos, en hauteur ou les deux. On est rendus la référence au Saguenay au niveau sécurité », raconte celui qui tente d’augmenter la présence de l’entreprise dans la Manicouagan. 

Tout un métier que celui de cordiste. Photo courtoisie

« On venait souvent. On a fait des jobs à Sept-Îles, Bersimis-1, Bersimis-2. On a fait des jobs de stabilisation de parois rocheuses, du forage sur parois. Des gars à flanc de montagne sur une foreuse pour poser des tiges d’ancrage », poursuit le cordiste.

L’inspection de structures de pont, les sauvetages en télésiège, le déneigement de toiture commerciale, des retouches de peinture sur de hautes cheminées ou encore la coupe d’arbres sur des falaises de roc sont d’autres situations où les employés spécialisés dans l’accès sur corde peuvent être déployés. 

Simon Labeaume affirme que le recours à des cordistes, qui travaillent toujours en équipe de deux dès qu’ils sont sur cordes, est une solution plus économique et plus rapide que de monter des échafauds ou louer une nacelle ou une grue pour faire des travaux difficiles d’accès. 

« Vu que les entreprises ne savent pas que ça existe, elles ne pensent pas à ces solutions-là. Elles font venir une grue avec un panier et ça coûte des milliers de dollars », dit-il, avant d’ajouter que le problème avec les échafauds, c’est qu’ils requièrent souvent des arrêts de production plus longs.

Horizon vertical répond aussi aux urgences. Dans un délai de quatre heures, au moins un employé basé à Chicoutimi rejoint alors le nouveau Manicois.

L’avenir

Le jeune homme espère avoir du renfort directement sur place un jour.

Il a un ami qui souhaite faire « son cours de cordes », en plus de connaître une autre personne qui a fait sa formation de cordiste de niveau 1 pendant que lui-même en était à son niveau 3.

« Il veut changer de métier, il est ici, il habite à Baie-Comeau. Il avait bien le goût de travailler comme cordiste avec nous autres », conclut Simon Labeaume.

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