Le crabe des neiges sera plus abondant et moins dispendieux

Par Johannie Gaudreault 12:00 PM - 16 mars 2023
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Le crabe des neiges se porte bien dans les eaux de la Côte-Nord. L’abondance de la ressource marquera les prochaines années et entraînera ainsi une hausse des quotas pour les pêcheurs commerciaux. Photo : iStock

L’abondance du crabe des neiges dans les fonds marins de la Côte-Nord jouera en la faveur des pêcheurs et des consommateurs cette saison. On prévoit une hausse de 15 % des quotas et les indicateurs pointent également vers une baisse de prix.

C’est le 27 mars à 5 h que les premiers casiers seront lancés à l’eau dans la zone 17, qui s’étend de Pointe-des-Monts à Tadoussac sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent, selon les informations préliminaires transmises par le coordonnateur des pêches de la Première Nation des Innus Essipit, Pierre Léonard.

Le plan de pêche n’étant toutefois pas approuvé par Pêches et Océans Canada au moment d’écrire ces lignes, la variation de cette date demeure peu probable. « On est toujours en attente d’une autorisation de la part du ministre, confirme M. Léonard, mais c’est presque hors de tout doute. »

Si le doute est moindre quant à la possibilité d’un changement, tant au niveau du début de saison qu’à la hausse des quotas, c’est que la demande du comité consultatif, composé de gestionnaires et de pêcheurs, va dans le même sens que les recommandations des scientifiques.

« Si ce n’était pas le cas, il y aurait place à un débat », souligne le coordonnateur des pêches.

En fait, pour la fixation des quotas, plusieurs étapes doivent être franchies ainsi qu’un protocole rigoureux « canné depuis une vingtaine d’années », spécifie Pierre Léonard.

Les scientifiques émettent leurs avis à la suite des résultats des relevés post saisonniers déterminant le niveau d’abondance de la ressource. Par la suite, le comité consultatif fait savoir ses demandes.

« Ça remonte au ministre et le plan de pêche tombe officiel une fois qu’il est signé et approuvé », ajoute M. Léonard.

Rappelons que depuis les trois dernières années, les quotas étaient qualifiés de minima historiques. « Ils le seront encore cette saison malgré la hausse des quotas », renchérit le responsable.

Pour ce qui est du jour d’ouverture de la pêche commerciale, il dépend aussi du comité de glace qui détermine si la couverture glaciaire dans les havres est sécuritaire pour mettre à l’eau les casiers.

« On le sait que ce sera favorable puisqu’il n’y en a pas de glace », commente le coordonnateur précisant que la pêche ne peut débuter avant les sept derniers jours du mois de mars et qu’elle se termine toujours le 24 juin.

Prix au détail

En ce qui concerne le prix du populaire crustacé, surtout lors de la fin de semaine de Pâques, impossible de s’avancer maintenant. C’est le Seafood Expo North America tenu à Boston du 12 au 14 mars qui apportera des précisions à ce sujet. Comme l’explique Pierre Léonard, « c’est à cet endroit que les prix se transigent pour l’exportation ».

On ne peut confirmer avec certitude combien les consommateurs devront débourser pour goûter au crabe cette année, mais tous les indicateurs vont dans le sens d’une réduction du coût comparativement à l’année dernière.

« Avec la conjoncture et le fait qu’il y a un grand volume de crabes invendus de l’an dernier, que ce soit à Terre-Neuve, au Nouveau-Brunswick et au Québec, on peut s’attendre à une baisse du prix aux consommateurs », estime le coordonnateur des pêches sans toutefois mettre sa main au feu.

Deux types de pêcheurs commerciaux se côtoient dans la zone 17. On retrouve le groupe A, soit les 21 pêcheurs traditionnels, qui se partagent 88 % des quotas.

Quant au groupe B, composé d’une vingtaine de pêcheurs non traditionnels qui sont dotés d’une allocation permanente, il bénéficie de 12 % des tonnes de crabes à récolter.

Zone 16 : des quotas à la hausse

Dans la zone 16, qui relie Pointe-des-Monts à Natashquan, on s’attend à une hausse des quotas cette saison. Le plan de pêche n’était pas officialisé au moment de passer sous presse, mais le comité consultatif a fait ses demandes.

« On a connu une très bonne saison l’an dernier. Les relevés post saisonniers se sont avérés très encourageants pour la ressource. On s’attend donc à une hausse des quotas de 15 %, peut-être plus », dévoile Jean-René Boucher, directeur général de l’Office des pêcheurs de crabe des neiges de la zone 16.

On prévoit que les crabiers prendront la mer vers le 1er avril. « C’est toujours notre date cible chaque année. Ça peut être avant ou après, ça dépend toujours du couvert de glace et aussi du froid. Quand les températures sont trop basses, le crabe perd ses pattes, alors c’est moins intéressant de le pêcher », divulgue M. Boucher.

En ce qui concerne le prix de ce crustacé convoité, « c’est un gros point d’interrogation en ce moment », selon le directeur général. « Après le Seafood Expo North America, qui est un peu comme la grande messe des poissons et fruits de mer, on aura une meilleure idée. Pour l’instant, c’est le néant pour tout le monde », affirme-t-il.

Toutefois, tout comme son collègue de la Première Nation des Innus Essipit, Jean-René Boucher s’attend à des prix plus bas. « L’embargo sur le crabe en provenance de la Russie est toujours effectif. L’an passé, il ne l’était pas au début, ce qui a fait en sorte que les États-Unis se sont procurés du crabe russe à moindre prix », rappelle-t-il.

Dans la zone 16, un total de 39 détenteurs de permis pourront lancer leurs casiers à l’eau juste avant la fin de semaine de Pâques, là où le crabe fait des heureux.

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