ArcelorMittal suspectée de nouvelles infractions

Par Émélie Bernier 4:00 PM - 13 mars 2023 Initiative de journalisme local
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La Haute-Moisie. Photo courtoisie Site innu tenina

La minière ArcelorMittal aurait effectué des rejets d’effluents non autorisés contenant des substances nocives aux abords de la mine du Mont-Wright, à Fermont, entre avril 2014 et juin 2022, soit après la période de 2011 à 2013 pour laquelle l’entreprise a déjà été déclarée coupable d’infractions similaires.

Rappelons que la Cour du Québec avait condamné ArcelorMittal à payer une amende de près de 15 millions de dollars dans ce dossier.

« Les eaux où les dépôts ont eu lieu, les lacs Saint-Ange et Webb et leurs tributaires, se déversent dans la rivière Moisie, qui est une réserve aquatique projetée au niveau provincial. C’est aussi l’une des plus grandes rivières à saumon de l’Atlantique en Amérique du Nord », indiquait-on suite à la condamnation, qu’ArcelorMittal a toutefois portée en appel, comme le rappelle Annie Paré, directrice des Communications chez ArcelorMittal.

« Une décision a été rendue le 15 octobre 2021 par la Cour du Québec dans un procès en lien avec la gestion des effluents finaux à notre mine du Mont-Wright pour des événements survenus entre 2011 et 2013. Nous sommes en appel de cette décision», indique Mme Paré.

Dans de plus récentes allégations, Nathalie Ricard, inspectrice fédérale pour Environnement Canada, fait état d’infractions de « rejets de substances nocives survenus aux points de rejets du complexe minier et des infractions de rejets d’effluents ne passant pas par les points autorisés. Ces derniers rejets atteignent plutôt des eaux où vivent les poissons. »

Mme Paré tient à préciser que la demande de vérification n’a pas été adressée à ArcelorMittal.
« Environnement et Changement climatique Canada effectue certaines vérifications pour des années subséquentes. Nous sommes au courant de ces démarches et nous collaborons pleinement avec le ministère. Dans le cadre de ces démarches, nous avons été informés qu’une demande avait été formulée il y a quelques mois au Laboratoire Bureau Veritas, un laboratoire de Québec à qui nous fournissons nos échantillons pour analyse. Il faut bien comprendre que cette demande ne nous était pas adressée et que ce n’est pas ArcelorMittal qui devait y répondre. Cette précision est importante. »

La mise en service d’une nouvelle usine de traitement des eaux au complexe minier de Mont-Wright est prévue dans les prochaines semaines.

« Nous faisons des investissements importants pour protéger l’environnement. Ces investissements seront de près de 300 millions de dollars canadiens au cours des prochaines années pour des projets touchant l’environnement, la gestion de l’eau et la santé-sécurité », conclut Annie Paré.

Si elles sont confirmées, les nouvelles infractions environnementales suspectées par l’inspectrice d’Environnement Canada pourraient s’ajouter à la cause qui oppose la minière et le procureur fédéral.

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