Conciliation travail-famille-études vue par une FEMEN de Sept-Îles

Par Marie-Eve Poulin 8:00 AM - 8 mars 2023
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L’ex-Septilienne Kseniya Chernyshova est bien connue pour sa participation passée en tant que militante FEMEN, un groupe féministe d’origine ukrainienne. Celle qui a fait les manchettes plus d’une fois, en luttant pour les droits de la femme, voit un gros progrès dans la société, mais du travail reste à faire.

« Les acquis pour la femme en tant qu’égale à l’homme sont définitivement présents et visibles dans la société québécoise », dit-elle.

Elle constate qu’un travail énorme de conscientisation a été fait, grâce aux différents mouvements sociaux et changements de mentalité.

Concrètement, elle trouve que la femme est beaucoup plus libre dans ses choix et possède beaucoup plus de permissions qu’avant. La femme est surtout écoutée dans la société, ce qui n’était pas le cas avant, tandis que celles qui osaient s’exprimer en subissaient les conséquences.

Le nerf de la guerre

Pour Mme Chernyshova, le nerf de la guerre est la conciliation travail-famille-études.
« On demande à la femme de travailler comme si elle n’avait pas d’enfants, de s’occuper des enfants et leur accorder du temps comme si elle n’avait pas de travail », soulève-t-elle.

L’intégration de la mère dans la vie sociale et économique est toujours en confrontation avec les exigences de performance dans la société, estime la militante.

« La femme enceinte ou en congé de maternité reste toujours une personne “problématique” pour le marché du travail, qui aime la productivité. »

Personne n’a le droit de discriminer une femme enceinte, de ne pas lui accorder un emploi, ou de la congédier.

« Ça, c’est le discours bien-pensant et hypocrite », dit Kseniya Chernyshova.

« La réalité est que la femme enceinte ou la nouvelle maman est “handicapante” pour le fonctionnement économique de la société », déplore-t-elle. « Si tu es tombée enceinte et que tu n’avais pas d’emploi stable, ou si tu es aux études, personne ne veut de toi. Oui, techniquement, tout le monde restera dans la politesse, mais les moyens de subsistance sont assez limités. »

L’aide du conjoint et des proches joue un rôle important, mais en termes d’autonomie et d’indépendance, « on n’y est pas », fait-elle valoir.

« J’aimerais me tromper, mais c’est toujours la jungle pour la survie et malheureusement, la grossesse et la situation d’une nouvelle maman est considérée comme une “faiblesse” », dit-elle.

Elle voit aussi d’autres luttes à mener, entre autres, la médicalisation systématique des femmes en situation de vulnérabilité pour cause des facteurs socio-économiques, le manque d’aide et de solutions pour les victimes d’inceste et l’aide et l’accompagnement aux femmes enceintes.

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