Services policiers sur la Côte-Nord : « la couverture minimale est respectée »
La Sûreté du Québec fait face au phénomène de la pénurie de main-d’œuvre sur la Côte-Nord, mais assure qu’aucun bris de services n’est survenu. Photo iStock
Les départs à la retraite sont choses courantes dans tous les corps de métier, aussi chez les policiers. Même si la main-d’œuvre policière est confrontée à une pénurie, la Sûreté du Québec (SQ) s’avère rassurante en ce qui concerne les enjeux de relève sur la Côte-Nord.
« Partout ailleurs, on voit des gens prendre leur retraite ou faire des demandes de transfert. Cette situation est normale sur la Côte-Nord. Nous ne sommes pas en manque d’effectifs », certifie la lieutenante Ann Mathieu, coordonnatrice au service de la diffusion et des relations médias à la SQ, qui précise que le « service à la population n’est pas en péril et que la couverture minimale est respectée ».
Cette dernière ne peut confirmer le nombre de départs à la retraite qui surviendra prochainement dans la région, encore moins par poste de police. « On peut penser partir à la retraite dans un an, mais ça ne veut pas dire que ça va se concrétiser. On peut changer d’idée », affirme-t-elle.
Toutefois, la porte-parole assure que « du moment qu’un départ est officialisé, un processus de dotation se met en branle » afin de prévoir une relève. « Ça ne se fait pas du jour au lendemain, convient-elle, mais on espère combler le poste le plus rapidement possible, dans les délais pour qu’il ne demeure pas vacant. »
Attirer et retenir
Comme la rareté de la main-d’œuvre est un phénomène auquel fait face la SQ, des mesures d’attractivité sont entreprises afin d’attirer, mais aussi de retenir le personnel.
« On veut recruter de nouveaux policiers, mais s’assurer qu’ils souhaitent rester le plus longtemps possible dans la région », ajoute Mme Mathieu.
D’ailleurs, selon la porte-parole, la formation en Techniques policières est encore populaire auprès des recrues. « Les cohortes sont pas mal pleines », renchérit-elle. Les aspirants policiers sont donc encore nombreux, mais il n’est pas certain qu’ils choisissent la Sûreté du Québec après leurs études puisque les opportunités de carrière sont diversifiées.
« On cabale pour notre organisation, témoigne Ann Mathieu. On est en grande séduction, on parcourt les foires d’emploi. Mais, on n’a pas de contrôle sur la décision des aspirants policiers ainsi que sur leurs aspirations de carrière. »
Un programme populaire
Le programme de Techniques policières est offert au Cégep de Baie-Comeau depuis l’automne 2021 et rassemble 20 futurs policiers par cohorte. De l’avis de la lieutenante, il est fort possible que ce soit un incitatif pour retenir les étudiants dans la région après leur formation. « Les racines sont là », croit-elle.
Depuis son entrée en vigueur, les inscriptions sont satisfaisantes et les cohortes sont toujours complètes, selon Nathalie Anne Nadeau, conseillère aux communications au Cégep de Baie-Comeau. Notons que l’établissement scolaire donne une couleur unique au programme en formant les étudiants à une pratique novatrice adaptée aux réalités des communautés autochtones et des régions du Québec.
L’établissement espère contribuer à former des policiers pour combler les besoins de main-d’œuvre sur le territoire nord-côtier où l’on y retrouve neuf postes de police de MRC sous la juridiction de la Sûreté du Québec et neuf communautés autochtones, dont cinq qui ont leur propre corps de police.
Le cégep baie-comois reçoit des demandes d’admission de personnes en provenance de partout au Québec et aussi de la région, tout dépendant des cohortes.
« Il faut comprendre que c’est un programme très contingenté. Par contre, nos stratégies de sélection visent à favoriser l’admission des étudiants nord-côtiers. Il en est de même pour les étudiants autochtones (deux places leur sont réservées) », assure Mme Nadeau.
C’est une autorisation provisoire pour former trois cohortes (2021, 2022, et 2023) qu’a obtenu le Cégep de Baie-Comeau qui espère recevoir une réponse positive du ministère de l’Éducation pour l’offre du programme de façon permanente.
« Nous sommes confiants qu’avec cette autorisation permanente, nous serons en mesure de venir contribuer à contrer cette pénurie de main-d’œuvre », soutient la conseillère aux communications.
À l’École nationale de police du Québec (ENPQ), située à Nicolet, en Mauricie, pas moins de 828 personnes devraient obtenir leur diplôme en techniques policières au printemps. Avant la pandémie, on en formait 648 policiers par année et, pendant la crise sanitaire, plus de 300 de moins sur une période de deux ans.
Pour devenir policier, il faut généralement obtenir un diplôme d’études collégiales en techniques policières, puis réussir le programme de l’École nationale de police.
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