Sans surprise, la situation des caribous forestiers du Québec ne s’améliore pas. Le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) a publié les résultats des plus récents inventaires aériens des populations de caribous de la Gaspésie (l’automne 2021), Nottaway au Nord-du-Québec, Outardes et Caniapiscau sur la Côte-Nord (hiver 2022). Seul l’état de celle de Caniapiscau semble en voie de s’améliorer.
Le ministère évalue à 11% annuellement la diminution globale de la population de caribous, et ce, par année.
Les principales causes de ce déclin constant sont les perturbations de l’habitat du cervidés, liées notamment à l’industrie forestière. Les chemins forestiers ont pour effet de faciliter la circulation des prédateurs tandis que les coupes forestières ont un impact sur l’alimentation des caribous, plus difficile dans des forêts de régénération.
L’inventaire aérien systématique du caribou forestier a été effectué du 22 février au 14 mars 2022 sur un territoire de 38 508 km2 dans les régions de la Côte-Nord et du Saguenay–Lac-Saint-Jean soit la majeure partie de l’aire de répartition de la population Outardes (28 576 km2 ) et une partie du sud-ouest de l’aire de répartition de la population Caniapiscau (9 932 km2 ).
L’inventaire conclut à une diminution générale de l’abondance en 2022 par rapport à 2014, ainsi qu’une densité plus faible dans la partie sud de l’aire d’étude par rapport à celle observée plus au nord. « Six groupes de caribous comprenant 92 individus ont été dénombrés au sud du 51e parallèle, dans une superficie de plus de 10 000 km2 , ce qui suggère une extinction locale graduelle des groupes situés au sud de l’aire de répartition du caribou forestier de la population Outardes». Un total de 803 caribous ont été dénombrés dans la population Outardes. Ceux-ci étaient répartis au sein de 67 groupes comptant de 1 à 85 individus. Les plus petits groupes sont à risque d’extinction.
Tout n’est cependant pas catastrophique au royaume du Rangifer tarandus.
« Certains résultats de ces inventaires sont positifs et montrent que les mesures de protection déployées par le gouvernement du Québec donnent certains résultats encourageants. Les populations et les taux de recrutement demeurent toutefois sous des seuils critiques, c’est pourquoi il faut en faire davantage pour assurer la pérennité de l’espèce », estime cependant le MELCCFP.
Rappelons que le MELCCFP travaille présentement à l’élaboration de la stratégie pour les caribous forestiers et montagnards. Des mesures intérimaires d’aménagement de l’habitat du caribou forestier ont été mises en place en attendant son adoption.
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