Un Septilien blessé à vie en une fraction de seconde

Par Marie-Eve Poulin 12:00 PM - 30 novembre 2022
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« Au travail, nous sommes tous responsables de notre sécurité et de celle des autres et à la fin de la journée, tout ce qui compte est de pouvoir revenir à la maison en santé. » David Fournier. Photo Pixabay

David Fournier un Septilien père de famille qui travaille sur l’entretien de la voie ferrée pour la compagnie minière IOC, est l’un de ceux qui a eu la malchance d’être blessé au travail. Il doit vivre avec des séquelles de cette journée pour le reste de ses jours.

Au moment de l’accident, il était employé depuis environ deux mois. Ses collègues étaient aussi de nouveaux employés, sauf l’un d’entre eux qui était expérimenté.

Lors d’un changement de rail, une erreur de communication et une perte de visibilité d’une fraction de seconde de l’opérateur auraient causé l’accident.

« J’ai fait signe à l’opérateur d’attendre avant de descendre le rail, parce qu’il y avait de l’obstruction en dessous, mais il ne m’a pas vu. Il a descendu le rail qui m’est arrivé sur le pied », raconte-t-il.

M. Fournier a dû être transporté en camion et attendre jusqu’au lendemain pour être amené par avion à l’hôpital.

« Suite à l’enquête, plein de petites choses sont ressorties », dit-il.

Il rapporte que beaucoup de correctifs ont été apportés suite à l’accident.

Séquelles permanentes

Deux fractures ont fait en sorte qu’il a dû porter un plâtre pour une durée de trois mois. À cette époque, il habitait au troisième étage. Se déplacer représentait un défi.

Son pied a perdu de 2 à 3 % de sa force et cette séquelle est permanente.

« Le retrait du plâtre a déclenché la goutte, donc je suis pris avec ça pour le reste de mes jours et en plus, l’arthrite s’est installée dans mon pied, ce qui est très pénible quand il fait froid l’hiver. Mon pied enfle à cause du froid et c’est très désagréable », explique-t-il.

Il se compte tout de même chanceux, parce que d’autres ont des séquelles beaucoup plus importantes, ou n’ont jamais pu revenir à la maison après leur journée de travail.

M. Fournier se rend compte que malheureusement, les gens baissent leur niveau de vigilance avec le temps.

« Quand un accident arrive, tout le monde est proactif. Mais, plus le temps passe, plus ils reviennent dans leurs mauvaises habitudes », dit-il avec découragement.

David Fournier rappelle le rôle de tous pour éviter les accidents.

« Au travail, nous sommes tous responsables de notre sécurité et de celle des autres, et à la fin de la journée, tout ce qui compte est de pouvoir revenir à la maison en santé », conclut-il.

Nouvelle campagne pour la CNESST

Près de 200 décès reliés au travail surviennent annuellement au Québec. On rapporte aussi 10 000 maladies professionnelles et près de 91 000 accidents du travail. Jusqu’au 18 décembre, la CNESST tient une nouvelle campagne de sensibilisation.

C’est sous le thème « Votre santé et votre sécurité comptent pour vos proches » que la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a lancé la campagne.

Elle vise à conscientiser les travailleurs et les employeurs sur leur rôle à jouer dans la prévention des accidents de travail et les maladies professionnelles. Ces situations s’avèrent souvent graves, voire mortelles.

« L’ampleur et les conséquences des lésions professionnelles ont des coûts humains et économiques importants pour toute la société. Il faut à tout prix les éviter. L’objectif de la Loi modernisant le régime de santé et de sécurité du travail, entrée en vigueur l’an dernier, est d’éliminer à la source les dangers pour la santé, la sécurité, l’intégrité physique et psychique des travailleuses et des travailleurs », explique Jean Boulet, ministre du Travail.

FAITS SAILLANTS

Au cours des cinq dernières années, la CNESST rapporte 460 391 accidents de travail, 1 026 décès et 57 039 maladies professionnelles.

En 2017, le nombre d’accidents de travail recensés étaient de 86 223 comparativement à 93 028 en 2021, soit une augmentation de 6 805.

9 912 maladies professionnelles en 2017 comparativement à 12 664 en 2021, soit une augmentation de 2 752.

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