L’APTS réclame une enquête indépendante sur le pavillon Richelieu

Par Charlotte Paquet 6:00 AM - 23 novembre 2022
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Maude Fréchette, représentante nationale de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux pour la Côte-Nord, réclame la tenue d’une enquête indépendante du ministère de la Santé et des Services sociaux afin de faire la lumière sur « la situation globale désastreuse » au pavillon Richelieu.

Rien ne va plus au pavillon Richelieu à Baie-Comeau, selon l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), qui réclame carrément la tenue d’une enquête indépendante du ministère de la Santé et des Services sociaux. Les suspensions de six éducatrices d’une même unité voilà quelques mois, pour des raisons toujours considérées nébuleuses, auront été la goutte qui fait déborder le vase.

« C’est un point culminant. C’est comme la cerise sur le sunday. On a un paquet d’enjeux. Ça, c’est l’enjeu suprême qui fait qu’on fait une demande formelle d’enquête externe », a expliqué Maude Fréchette, représentante nationale de l’APTS pour la Côte-Nord, en marge de la séance régulière du conseil d’administration du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS), tenue à Baie-Comeau le mercredi 16 novembre.

Ce n’est pas d’hier que la situation vécue à l’intérieur des murs du centre de réadaptation pour les jeunes en difficulté d’adaptation est dénoncée publiquement. Aujourd’hui, le syndicat considère que le ministère doit déployer une enquête indépendante pour faire la lumière sur les enjeux au cœur des problèmes, soit le climat de travail, l’organisation des services ainsi que la dispensation des soins.

« On voudrait que le ministre Carmant se penche sur la situation du pavillon Richelieu. Actuellement, au pavillon Richelieu, il y a plus d’agences privées qui travaillent là que de salariés de la Côte-Nord. C’est vraiment un problème. Les gens quittent massivement et ce n’est pas à l’avantage des services pour les jeunes », a précisé Mme Fréchette, qui parle d’une situation globale désastreuse dans l’établissement.

Les éducatrices témoignent

Cinq des six éducatrices suspendues en bloc avec solde le 20 juin ont témoigné devant les membres du conseil d’administration des lourdes conséquences de leurs suspensions « sans motifs clairs définis », a insisté l’une d’entre elles.

En plus de causer d’énormes torts aux adolescentes de 12 à 17 ans de l’unité Les Jouvencelles dont elles s’occupaient, que ce soit par la montée de leur anxiété ou de leur trouble de l’attachement, les travailleuses ont dénoncé l’atteinte à leur réputation et leur honte face à leurs collègues de travail et la population, rappelant le petit milieu qu’est la Manicouagan.

Ces suspensions pour fins d’enquête administrative ont duré de 12 à 106 jours. Il leur aura fallu attendre la fin de l’enquête dans le dernier dossier, au début d’octobre, pour enfin connaître les événements qui avaient justifié tout ce branle-bas de combat.

« C’est pendant 106 jours, trois mois et demi, que nous avons été tenues dans l’ignorance », a dénoncé une éducatrice, en indiquant que quatre d’entre elles avaient été reconnues sans faute tandis que l’une a reçu une sanction de suspension sans solde de trois jours et une dernière a été congédiée.

Du groupe des cinq éducatrices, il n’en reste plus qu’une seule à l’emploi du pavillon Richelieu. Deux ont quitté tout simplement le CISSS tandis que deux autres ont postulé et obtenu un nouveau poste dans l’organisation.

Torts à reconnaître

Après que ses membres se soient vidé le cœur, Maude Fréchette a pris la parole. Elle a demandé aux membres du conseil d’administration de s’engager à reconnaître les torts causés par ces suspensions, « qui sont toujours pour nous assez nébuleuses au plan syndical et qui très cavalières aussi ».

Quant à la demande d’enquête indépendante visant le pavillon Richelieu ensuite réclamée, la vice-présidente du conseil, Ginette Côté, qui présidait exceptionnellement l’assemblée, a répondu que les administrateurs devront discuter du sujet et aller chercher l’information nécessaire avant de se prononcer. « On vous a bien entendus », a tout de même assuré Mme Côté à l’intention de travailleuses.

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