La baleine qui s’est échoué à Sept-Îles était une espèce très rare

Par Vincent Rioux-Berrouard 3:51 PM - 24 octobre 2022
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Tout porte à croire qu’une baleine à bec de True s’est échoué à Sept-Îles. Photo courtoisie

C’est un mammifère marin très rare qui se serait échoué dans la baie de Sept-Îles, près du boulevard des Montagnais, ce dimanche (23 octobre).

Les premières observations qui ont été faites sur l’animal laissent à penser qu’il pourrait s’agir d’une baleine à bec de True, selon la directrice du Centre d’éducation et de recherche de Sept-Îles (CERSI), Anik Boileau. À sa connaissance, il s’agirait de la première fois que cette espèce s’échoue dans le fleuve Saint-Laurent.

La baleine à bec de True est une espèce qui reste peu connue, parce qu’elle a été très peu observée. Ce n’est qu’en 2017 que le mammifère a été filmé pour la première fois sous l’eau, c’est-à-dire, dans son habitat naturel.

« Les baleines à bec, ce sont des animaux qui sont vraiment méconnus. Normalement, on les retrouve loin des côtes, dans des eaux profondes », nous explique celle qui est chercheuse en Sciences vétérinaire.

Selon le Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM), parmi les 22 espèces de baleine à bec, c’est celle de True qui serait la plus méconnue et la plus mystérieuse de sa grande famille. Son habitat serait dans l’Atlantique Nord ainsi que dans la zone océanique entre le sud de l’Afrique jusqu’en Australie.

À savoir pourquoi une baleine à bec de True s’est retrouvée dans la baie de Sept-Îles, il y a une explication, selon Anik Boileau.

« Quand les baleines sont malades, comme celle dans la baie de Sept-Îles qui était très amaigrie, elles ont le réflexe de venir s’échouer sur les plages ou dans des endroits peu profonds pour mourir. Ce sont des mammifères et elles ne veulent pas mourir noyées », déclare-t-elle.

Pour ce qui est de la carcasse, son sort sera déterminé au cours des prochains jours. Le GREMM souhaiterait la récupérer pour avoir le squelette qui pourrait être exposé au centre des mammifères marins. Par contre, il faudra que le GREMM trouve une solution pour réussir à sortir l’animal de l’endroit où il repose, ce qui ne sera pas tâche facile, selon Mme Boileau.

L’autre option est de procéder à une nécropsie sur place, en recueillant des échantillons.

Comment réagir

Si vous découvrez un mammifère marin en difficulté, Anik Boileau rappelle que la première étape à faire est d’appeler le plus rapidement possible le Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins.

Ce groupe sera en mesure de déployer une personne qui pourra procéder à une première évaluation de la situation, comme a fait Anik Boileau, ce dimanche, avec la baleine à bec.

C’est justement à la suite de ses observations qu’il a été décidé de simplement bouger un peu la baleine à bec, avec l’aide de quelques citoyens présents sur les lieux, pour lui permettre de respirer. « Dans les circonstances, tout ce qu’on pouvait faire était de rendre sa mort un peu plus confortable », explique la directrice du CERSI.

Photo courtoisie

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