Une vingtaine d’étudiants étrangers viennent étudier en santé

Par Marie-Eve Poulin 6:15 AM - 4 octobre 2022
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Les nouveaux arrivants sont bien heureux de débuter l’aventure. Sur la photo, on peut voir les 22 étudiants et les intervenants qui prennent part à ce projet.

Des étudiants étrangers sont arrivés à Sept-Îles pour commencer leur formation (AEC) Intégration à la profession infirmière. Elle leur permettra de mettre à jour leurs compétences avec les normes en vigueur au Québec. Les intervenants autour de ce projet mettent tous la main à la pâte pour assurer une belle intégration et faire en sorte qu’ils restent dans la région après leurs études.

Dès le lundi 3 octobre, 22 étudiants prendront place sur les bancs du cégep de Sept-Îles pour mettre à jour leurs compétences. En novembre, 18 autres étudiants viendront s’installer à Baie-Comeau.
Parmi eux, certains ont accepté de travailler 20 heures par semaine en tant que préposés aux bénéficiaires.

Pour préparer l’arrivée de ces étudiants et de leur famille, plusieurs organismes ont multiplié les efforts pour s’assurer de meubler et équiper ces familles.

Le CISSS a pris soin de mettre en place un système de parrainage afin de faciliter l’intégration des nouveaux arrivants, et déjà, 25 personnes ont répondu à l’appel.

« On a demandé aux gens de nos installations de Sept-Îles et Baie-Comeau, ceux qui souhaitaient être parrains pour bien intégrer les arrivants dans la communauté. Qu’ils puissent faire des activités, apprendre à connaître le milieu », explique Mme Morin.

Le CISSS offre aussi des ateliers de sensibilisation aux employés et aux gestionnaires.

Une nouvelle vie

Les étudiants qui arrivent seuls, ou avec leur famille, vivent un changement drastique dans leur vie. Arriver dans un autre pays demande une adaptation pour eux et c’est une nouvelle vie qui débute.
Leurs premiers questionnements avant l’arrivée au pays n’étaient pas sur le travail ou les études à venir, mais plutôt sur des choses simples du quotidien et ils ont besoin d’être rassurés

« Les gens voulaient savoir si c’est un milieu de vie sécuritaire, savoir ce qu’ils allaient manger, etc. », rapporte Sandra Morin.

Il faut comprendre qu’ils doivent s’acclimater à un nouveau paysage, le froid, un premier hiver, une nouvelle culture.

« Chez moi l’hiver il fait environ 7 degrés. On m’a dit qu’ici il faisait parfois -40 ! », dit un étudiant Tunisien, un peu incertain face à cette annonce.

Malgré le fait que les étudiants parlent français, ils devront apprendre les expressions québécoises pour être certains de bien comprendre leurs patients et collègues.

À titre d’exemple, quelqu’un qui dit avoir mal au cœur, n’exprime pas nécessairement un problème cardiaque, mais pourrait plutôt vouloir dire qu’il a la nausée.

Malgré tous ces changements, plusieurs disent se sentir en confiance et ils sont très agréablement surpris par la beauté de la région et l’accueil chaleureux des Septiliens.

Une nouvelle aventure avec leur bébé de deux mois

Un couple en provenance du Maroc participe au programme en compagnie de leur poupon de deux mois. Le défi pour Jamal Malek et Nouhayla El Marzouki sera de trouver quelqu’un pour s’occuper de leur bébé, étant donné le manque de place en garderie.

Heureusement pour eux, quelqu’un a accepté de s’occuper temporairement de leur petit bébé, ce qui leur permettra de suivre les cours et travailler en tant que préposés, mais ils sont toujours à la recherche d’une solution à plus long terme.

La famille a commencé des démarches pour une demande de visa afin que la grand-maman puisse venir s’occuper du bébé.

La question du logement n’est pas un souci pour eux, ils habitent dans un logement de l’OMH comme convenu. « On a un beau logement avec une belle vue sur la mer », dit le père de famille.

L’infirmier qui compte quatre ans d’expérience dans son domaine pense travailler en tant que préposé pour augmenter leur budget familial.

La famille est prête à vivre l’aventure.

« On a pris le défi et on va continuer. On a été bien accueillis par les partenaires du CISSS et les Québécois. Les gens sont généreux et accueillants. Je pense que c’est facile de s’intégrer grâce aux efforts que les responsables mettent pour nous aider », dit Jamal Malek.

De médecin à infirmière

Parmi les participants à l’AEC, une médecin algérienne, qui souhaite ne pas publier son nom, espère ajouter des cordes à son arc en participant au programme. Elle voit ce changement positivement et y voit l’occasion de vivre une nouvelle expérience dans le domaine de la santé. Son expérience en tant que médecin aux urgences dans son pays sera bénéfique pour les Septiliens, même si elle ne pourra pas exercer son métier.

« Nous allons acquérir de nouvelles connaissances et ce sera une expérience enrichissante par rapport à l’enseignement, ici, au Canada, qui a une très bonne réputation. C’est ce qui m’a motivé pour venir faire ce programme », dit-elle.

Pendant ses études, elle travaillera en tant que préposée aux bénéficiaires et croit que ce sera l’occasion de découvrir le système de santé québécois et s’y habituer. Après sa formation, elle espère tout de même un jour pouvoir exercer en tant que médecin.

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