Les CPE d’hier à aujourd’hui

Par Marie-Eve Poulin 7:00 AM - 1 septembre 2022
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Au fil du temps, les méthodes de travail changent pour les éducatrices en centre de la petite enfance (CPE). Elles ont maintenant un rôle qui est davantage « accompagnateur » dans le développement de l’enfant, plutôt que celui d’être au premier rang à enseigner des apprentissages.

Les éducatrices optent aussi pour des pédagogies plus naturelles et pour l’abolition des structures rigides.
De plus, les jouets traditionnels en plastique tendent à disparaître, pour laisser place au matériel polyvalent. Ce matériel sans fonction prédéfinie est souvent en bois ou carrément fait d’objets récoltés dans la nature.

Raphaëlle Côté n’a que de bons mots pour décrire l’environnement dans lequel grandit son enfant de 3 ans.

Elle explique que son enfant est en mesure de lui raconter ce qui a été fait au CPE dans la journée, et ce, avec enthousiasme. Par exemple, l’enfant est allé cueillir des feuilles pour faire un bricolage et raconte le tout au point de pouvoir et vouloir le reproduire à la maison.

« Ça nous donne le goût de sortir à l’extérieur pour découvrir ce qui a été fait dans la journée », dit Mme Côté.

Les familles sont mises à contribution et le lien CPE/famille se crée naturellement dans ce contexte.

« On savait que des éducatrices cherchaient des bouts de bois, des roches, des coquillages… C’était notre plaisir de leur en trouver pendant notre voyage. », explique-t-elle.

Le bonheur était ensuite de voir comment leurs trouvailles ont été utilisées par les enfants. Les discussions autour du sujet viennent renforcer les liens et apprécier l’environnement dans lequel s’épanouit son enfant, estime la maman.

Beau temps mauvais temps, ils vont jouer dehors. Quand sa fille revient, elle lui explique qu’ils ont sauté dans les flaques d’eau, qu’ils ont vu des vers de terre, etc.

« Ce sont des activités qui ne coûtent absolument rien et c’est super écologique », ajoute-t-elle.

Mme Côté trouve qu’avec le coût de la vie qui augmente, il est important de faire connaître aux enfants ce qui est possible de faire gratuitement.

Chaque jour, sa fille est fière de montrer ce qui pousse dans le jardin.

Mme Côté qui est enseignante au primaire explique que ce qu’elle voit au CPE de son enfant l’inspire énormément pour travailler de cette manière avec ses élèves.

« Je trouve tellement qu’ils ont une belle approche, c’est vraiment génial », témoigne-t-elle.

Elle rapporte que sa fille a déjà vécu la période où les activités étaient beaucoup plus encadrées et dirigées.

Le fait d’être maintenant plus libres dans leurs apprentissages développe leur créativité, leur imagination et elle trouve cela très bénéfique.

Elle encourage grandement cette approche. Son triste constat au quotidien : « Je vois dans mon métier que les enfants ne savent plus comment faire (pour imaginer et créer par eux-mêmes) ».

Une maman très satisfaite

Sarah Roussy est très satisfaite de la nouvelle approche dont bénéficie son enfant de deux ans.

Elle observe qu’il fait attention à l’environnement, est intéressé par la nature et demande toujours à aller jouer dehors.

« En tant que parent, au début, j’étais surprise, parce que je n’avais jamais vu ça (ce type d’approche), mais finalement je trouve que ça intéresse beaucoup les enfants », dit-elle.

La maman constate que les enfants entrent dans le local ou arrivent dans la cour et sont intéressés à aller jouer avec le matériel polyvalent et la nature.

Elle aime aussi que les petits puissent jouer avec des objets recyclés, tels que des cannes de conserve pour faire des tours. L’imagination et la créativité sont mises de l’avant.

Au final, elle constate les avantages que cette liberté d’apprentissage amène à son enfant.

« Quand nous sommes à la maison, elle veut toujours aller jouer dehors, s’intéresse aux fleurs, aux roches… On voit que son intérêt pour la nature est beaucoup plus développé », dit-elle.

Mme Roussy sait que son enfant pourra dépenser son énergie, passer du temps en plein air, qu’elle développera sa motricité.

« Mon regard, c’est wow ! », conclut-elle.

Les nouvelles méthodes permettent aux enfants de sortir du cadre strict qui prenait place dans les CPE, il y a plus d’une dizaine d’années. L’heure n’a plus autant d’importance, les activités dirigées et les ateliers ne sont plus aussi populaires.

Place à la découverte

Un enfant qui joue dans la nature travaille naturellement diverses sphères de son développement.

Le terrain, parfois accidenté ou moins stable, sera bénéfique pour le développement psychomoteur et de nombreux muscles seront mis à contribution, comparativement au plancher bien droit et solide d’un local.

Les odeurs présentent dans l’air, les couleurs autour de lui et les différentes textures à manipuler sont bénéfiques pour le développement sensoriel.

L’enfant prend aussi conscience de son espace, de son environnement et est en mesure de mieux gérer les dangers autour de lui.

Les enfants utilisent les objets de la nature pour bricoler, donc travailler leur motricité fine et leur créativité.

Le matériel naturel offre des texture et des degrés de résistances plus variées que du papier.

Le matériel polyvalent dit matériel « ouvert » permet à l’enfant de travailler son autonomie dans ses apprentissages, sa curiosité, son imagination et plein d’autres aspects bénéfiques à son développement.

Jadis, il aurait été impensable de sortir jouer sous la pluie. Maintenant, grâce aux habits une pièce imperméables, les enfants peuvent s’en donner à cœur joie dans la découverte de la vie sous la pluie, les deux pieds dans la boue.

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