Nikamu Mamuitun : entre rencontre et partage

Par Maxim Villeneuve 2:21 PM - 15 juillet 2022
Temps de lecture :

Le collectif de Nikamu Mamuitun – Chansons Rassembleuses ouvrira la soirée musicale du 15 juillet au Vieux-Quai en Fête. Image Facebook Nikamu Mamuitun

Un bel exemple d’une rencontre authentique entre deux cultures est le groupe Nikamu Mamuitun. Le collectif formé de quatre artistes autochtones et autant d’artistes allochtones met en chanson son plaisir d’être ensemble et le fruit du partage de leurs réalités.

Nikamu Mamuitun est vraiment ce que l’on peut qualifier de « rêve devenu réalité ». Le projet est l’initiative du directeur du Festival en chansons de Petit-Vallée, Alan Côté.

Ce dernier a fait un rêve dans lequel des artistes allochtones et autochtones s’unissaient pour faire de la musique. En discutant avec Florent Vollant, ils ont propulsé l’idée et ont décidé de réaliser ce projet avec de jeunes artistes.

« C’était un gros pari quand même de rencontrer huit personnes qui ne se connaissent pas et de leur dire bon, écrivez des chansons! », affirme l’une des membres allochtones du groupe, de son nom d’artiste, Marcie.

C’est en 2017 que celle-ci a rencontré les artistes innus de la Côte-Nord, Scott Pien-Picard, Karen Pinette-Fontaine et Matui, ainsi que le guitariste attikamek du groupe Maten, Ivan Boivin-Flamand, et les auteurs-compositeurs interprètes allochtones, Chloé Lacasse, Joëlle Saint-Pierre et Cédrik St-Onge.

Les huit passionnés de musique s’étaient rassemblés à Petite-Vallée pour une résidence de création qui fut la naissance de Nikamu Mamuitun.

« C’est une rencontre entre des artistes, mais c’est une rencontre entre des personnes aussi », explique Marcie. « La musique est aussi un prétexte pour pouvoir nous expliquer nos réalités. Si on veut bien l’expliquer en chansons, il faut vraiment se parler. »

De fil en aiguille, une dizaine de chansons se sont écrites, les artistes se sont lié d’amitié et un album s’est enregistré dans le Studio Makusham, à Maliotenam.

« Le spectacle qui ne finit jamais »

Le collectif musical parcourt le Québec depuis la sortie de son album « Nikamu Mamuitun – Chansons Rassembleuses » en 2019. Les huit artistes aux vies chargées trouvent du temps pour partager leur musique devant public.

« C’est un petit miracle à chaque fois quand on arrive à se rencontrer », témoigne Marcie. « Je pense que ça montre l’importance qu’on accorde au projet le fait qu’on arrive toujours à se libérer. »

Cette dernière qualifie leur spectacle comme celui « qui ne finit jamais », car ce sont les mêmes chansons depuis le début, « mais, ça fonctionne encore ».

L’artiste croit que l’œuvre de Nikamu Mamuitun crée une ouverture vers la musique autochtone, comme les chansons sont un mélange de langues des Premières Nations et de français.

Elle raconte qu’elle s’est souvent fait dire par des spectateurs que c’était le premier spectacle en langue autochtone qu’ils allaient voir, mais que ce ne serait pas le dernier.

Comme le projet plaît au public et surtout aux artistes qui en font partie, Marcie est certaine que d’autres chansons verront bientôt le jour.

« On n’a pas encore écrit d’autres chansons, mais ça nous démange. En nous connaissant mieux, il y a d’autres choses que l’on pourrait aborder et on a le goût que ça continue », déclare-t-elle.

Un bon entourage

Comme le nom d’une des chansons de Nikamu Mamuitun l’indique, il faut « tout un village » pour supporter une personne, un groupe, un projet.

C’est pourquoi le groupe a été entouré et supporté dans ses démarches. Au départ, le groupe a eu le mentorat des auteurs-compositeurs-interprètes bien établis, Florent Vollant et Marc Déry.

Alan Côté et le musicien Guillaume Arseneault sont les co-directeurs artistiques. Réjean Bouchard a été le directeur musical.

Kim Fontaine, du groupe Maten, a aussi participé à la réalisation du premier album du collectif.

Partager cet article