(Mise à jour) Des phoques morts sur les berges de Pointe-aux-Outardes

Par Charlotte Paquet 11:00 AM - 15 juillet 2022
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Ce phoque commun mort a été observé le mercredi 13 juillet à proximité de l’accès à la plage de Pointe-aux-Outardes. Photo courtoisie

Des phoques communs morts ont été observés sur les rivages du Parc Nature à Pointe-aux-Outardes au cours des derniers jours. Le phénomène s’explique vraisemblablement par le virus de la grippe aviaire.

« On en a vu deux et on les a déclarés à Urgences mammifères marins. Ils sont sur le bord. La marée les descend. Ils sont morts et ils flottent », explique Denis Cardinal, directeur général du parc. Il est d’avis qu’il s’agit réellement de deux phoques différents et non du même qui aurait pu être ramené vers la rive par la marée.

M. Cardinal souligne que le phénomène de mortalité est relativement nouveau, car, à première vue, les phoques semblent des adultes. « J’en n’ai jamais vu depuis que je suis au parc », indique celui qui compte de nombreuses années de présence au site. Sa seule observation à vie est celle d’un bébé phoque.

Les mammifères pourraient avoir été infectés par des eiders à duvet, eux-mêmes porteurs du virus de l’influenza aviaire, comme le suggèrent des résultats préliminaires obtenus par le Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins (RQUMM) à partir d’échantillonnages prélevés sur des phoques morts trouvés sur la rive sud.

« Pas beaucoup »

Une centaine de phoques communs morts ont été observés dans l’estuaire du Saint-Laurent depuis quelques semaines, mais peu sur la Côte-Nord, précise le coordonnateur du RQUMM, Robert Michaud.

« Il y a une légère augmentation sur le nombre de cas rapportés sur la Côte-Nord, mais pas beaucoup », assure M. Michaud, en indiquant que la situation est à l’inverse de l’autre côté du fleuve Saint-Laurent entre Trois-Pistoles et Sainte-Flavie, où se retrouvent plusieurs échoueries de phoques.

En date du 10 juillet, 11 mammifères avaient été rapportés du côté nord du fleuve, soit 1 en mai, 8 en juin et 2 en juillet. Longue-Rive, Sept-Îles et Forestville ont été touchées notamment. Ce décompte n’inclut pas les deux phoques observés à Pointe-aux-Outardes.

Des échantillons ont été prélevés sur les animaux et congelés par la suite. Aucun d’eux n’a encore été analysé, mais le seront éventuellement, selon M. Michaud. Par contre, 15 échantillons provenant de phoques observés au sud du fleuve ont été analysés et le virus de la grippe aviaire était présent dans 11 d’entre eux.

M. Michaud ajoute que règle générale, la présence de phoques morts n’est pas considérée comme une nuisance puisque les marées déplacent les carcasses régulièrement. Par contre, « si c’est une nuisance, le ministère de l’Environnement et la municipalité ont la responsabilité de la déplacer pour l’enfouir ».

Habitat partagé

« On peut faire l’hypothèse que les phoques se sont infectés suite à des contacts avec les oiseaux marins porteurs, tels les eiders à duvet, avec lesquels ils partagent l’habitat. L’impact qu’auront ces mortalités sur la population de phoques reste à déterminer par Pêches et Océans Canada », souligne pour sa part Daniel Labonté, porte-parole du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs.

Pêches et Océans Canada se fait rassurant sur les risques pour la santé humaine. Selon Karina Laberge, de la direction régionale des communications, l’influenza aviaire, également détectée sur des phoques dans l’état du Maine aux États-Unis, se transmet difficilement et rarement aux humains.

La population ne doit cependant pas toucher les carcasses retrouvées et les signaler au RQUMM au numéro 1 877 722-5346.

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