Les paramédics en grève 2.0?

Par Sylvain Turcotte 6:00 AM - 28 février 2022
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Parmi les moyens de visibilité du premier mandat de grève, il y avait les collants apposés sur les véhicules ambulanciers, mais il y avait surtout une vingtaine de tâches à ne plus exécuter, malgré le maintient des services essentiels.

Les paramédics de Sept-Îles et Port-Cartier affiliés à la CSN pourraient y aller d’une grève 2.0 le 16 mars prochain en raison de la lenteur des négociations avec le gouvernement.

En moyen de pression depuis le 14 juillet dernier, les paramédics ont mis un terme à leur « grève » actuel à 0h00 le 28 février, dans l’espoir d’y aller d’un mouvement encore plus fort. 

Ils devront toutefois passer par le tribunal administratif du travail pour y aller d’un autre mandat.

« Le Tribunal nous dira ce qu’on a le droit de faire », indique Daniel Charrette, président du syndicat des Paramédics de la Moyenne et Basse-Côte-Nord (Sept-Îles/Port-Cartier/Blanc-Sablon) accrédités à la CSN.

« Les moyens de pression ne font pas bouger les choses depuis juillet 2021. Rien n’avance. Nous avons eu espoir que le gouvernement aurait été de bonne foi avec les conditions actuels de la COVID pour nous reconnaître, mais il semblerait à voir toutes les sommes offertes aux travailleurs de la santé, sauf le milieu du préhospitalier, que nous ne sommes pas une priorité », déplore-t-il.

Maintenant, ils souhaitent déranger le plus possible, tout en maintenant les services essentiels.

« On a aucune offre intéressante du Conseil du Trésor. Le problème est monétaire. La profession n’est pas assez valorisée. On veut être reconnu à notre juste valeur », implore M. Charrette, également paramédic.

Parmi les demandes des syndiqués, il fait mention de l’abolition du 7/14. « À Port-Cartier, c’est encore en vigueur et ça crée des délais. »

Un conciliateur a été mandaté dans le dossier. Des discussions sont à venir, a mentionné Daniel Charrette.

Pour ce qui est des paramédics de la Minganie, qui se sont récemment affiliés à la CSN, ils pourront se joindre au mouvement de grève quand se conclura leur convention le 1er avril.

Une longue liste de tâches à ne pas exécuter

Les paramédics de l’est de la Côte-Nord y sont allés de plusieurs actions depuis qu’ils sont en grève, soit depuis le 14 juillet.

Parmi celles posées dans une première phase, il y avait celui de ne plus remplir les formulaires de facturation, de verbaliser les codes radio sans utiliser le protocole, de ne plus se rapporter disponibles à l’établissement, en rédaction et en civière libérée, de ne plus se déplacer à l’intérieur de l’urgence et de laisser les patients à l’infirmière au triage (exception de patients instables).

En phase 2 depuis le 13 septembre, aucun stage d’observation n’était pris en charge par les paramédics et ils n’effectuaient plus la supervision des stagiaires. Également, ils ne faisaient plus le lavage extérieur du véhicule ambulancier, sauf si requis pour la sécurité.

Au total, la liste comptait une vingtaine de tâches à ne plus exécuter. 

Pour les moyens de visibilité, il y a les collants apposés sur les véhicules et les gilets que les paramédics portent, en plus de diverses activités qui ont eu lieu à Québec et Montréal depuis le début du conflit.

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