Aurélie Bellefleur, une surdouée qui veut servir d’exemple

Par Sylvain Turcotte 6:15 AM - 17 juin 2021
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Aurélie Bellefleur, une Innue de Nutashkuan au parcours scolaire digne de mention.

Aurélie Bellefleur brise les stéréotypes à sa façon. Il y a de ces parcours scolaires qui sont inspirants, dignes de mention. Celui de la finissante à l’Institut d’enseignement de Sept-Îles (IESI), en est certes un.

Aurélie a soufflé 16 bougies le 7 juin. L’Innue originaire de Nutashkuan a fait sa première et sa deuxième année du primaire en même temps à l’école Roger-Martineau.

Elle terminera son parcours au secondaire dans quelques jours. Elle aura laissé sa marque à l’IESI où elle aura été durant quatre ans, de sa deuxième année du secondaire à sa cinquième.

Lors du Gala des prix Reconaissance 2021, elle a pratiquement raflé tout ce qu’elle pouvait. Meilleure moyenne générale de secondaire 5 (accompagnée de la bourse de l’UQAC), meilleure moyenne en français, mathématiques SN (sciences de la nature), anglais enrichi, sciences humaines (monde contemporain et éducation financière), sciences (chimie et physique) et en arts plastiques. Seul prix académique qui lui a échappé en termes de résultat scolaire : éducation physique. « C’est juste qu’il y avait du monde plus sportif que moi», a-t-elle dit lors de l’entrevue. Sa moyenne générale : 94%, à quelques virgules de plus. Dire qu’elle avait aussi brillé lors du même événement dans les années antérieures, outre en 2020, avec l’annulation du Gala.

Briser les stéréotypes

Derrière cette excellence académique, il y a cette fierté de la réussite qu’elle porte en tant qu’Innue.

« Je veux servir d’exemple, être un modèle, pour faire comprendre aux jeunes des communautés que si moi je suis capable, eux aussi en sont capables», a-t-elle affirmé.

« Ça brise aussi les stéréotypes que les personnes peuvent avoir sur les Autochtones. C’est plaisant de voir des Autochtones dire : Wow! Elle s’est rendue là », a renchéri l’élève en option arts plastiques.

Son succès scolaire, Aurélie l’a pleinement mérité. C’est facile les études?

« Facile, ce n’est vraiment pas le bon mot. J’y mets les efforts et je travaille beaucoup. J’ai toujours travaillé pour arriver à ses résultats », a-t-elle répondu.

Aurélie porte une affection particulière aux mathématiques et à la chimie, et ce qui en découle, la biologie et les molécules. « J’aime ça. Je ne pourrais pas trouver d’explications. En chimie, c’est un monde différent. Ça explique ce qu’on vit. En mathématiques, c’est la satisfaction de résoudre un problème ». Elle a d’ailleurs pris part une fois au concours Expo-Sciences.

Est-ce qu’il y a des matières qui te plaisent moins? « Non, il y a quelque chose d’intéressant dans chacun des cours ».
La preuve comme quoi l’éducation est une valeur importante pour Aurélie Bellefleur.

« C’est pour faire ce qui me plaira plus tard. Je veux tout savoir, tout connaître. Je m’informe beaucoup. Ça facilite mon éducation », a-t-elle souligné. Cette valeur d’éducation lui a d’ailleurs été transmise par ses parents. « Ils ont beaucoup étudié ».

Vers de grandes ambitions

Aurélie Bellefleur mettra le cap vers Québec pour la prochaine année scolaire, ville où elle a fait sa cinquième année du primaire. Elle entamera ses études collégiales au Cégep Garneau dans le programme préuniversitaire Baccalauréat international, un programme qui lui ouvrira les portes de toutes les universités.

Aurélie, « dans un monde parfait » selon ses dires, aimerait étudier en médecine (urgentologue). Un « monde parfait », car elle dit que c’est un programme contingenté et qu’elle ne veut pas se donner de faux espoirs. Sinon, elle pourrait se tourner vers la chimie.

Elle volera ainsi de ses propres ailes, ce qui lui fait un peu peur, alors qu’elle se retrouvera dans un nouvel environnement, « mais c’est pour le mieux et je vais y arriver. Québec, ce n’est pas de la nouveauté non plus ».

Au-delà des études, Aurélie s’intéresse au dessin, à la peinture, à l’écriture et à la lecture. Elle ambitionne également de voyager à l’international.

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