Développer l’industrie du phoque sur la Côte-Nord

Par Laurence Dupin 2:00 PM - 8 Décembre 2020
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Présentation et dégustation étaient au programme.

Le président de l’association des chasseurs de phoques intra-Québec (ACPIQ), Gil Thériault, était de passage à Sept-Îles la semaine dernière afin de mettre en lumière le fait que la chasse aux phoques pourrait être une industrie à développer sur la Côte-Nord.

Gil Thériault était accueilli à cette occasion par le Créneau d’Excellence et Marilou Vanier. Ils sont allés à la rencontre d’acteurs locaux comme des restaurateurs, des représentants des pêcheurs… Plusieurs réunions zoom avaient lieu dont une mercredi 2 décembre en après-midi.

À cette occasion, Gil Thériault a présenté l’association et a fait un tour d’horizon de la situation de la chasse aux phoques notamment aux Îles de la Madeleine, réputées pour cette activité.

L’ACPIQ existe depuis trois ans, mais est issue de l’association des chasseurs de phoques des Îles de la Madeleine. « Le but de ce voyage est de venir titiller l’intérêt d’apporter l’industrie du phoque ici », a précisé Gil Thériault. « Je pense qu’il y a un réel potentiel pour les Nord-côtiers. Nous serons là pour les aider, les renseigner, leur donner les contacts nécessaires. Je jouerai le rôle de facilitateur. »

Gil Thériault espère, d’ailleurs, voir bientôt une délégation de la Côte-Nord se rendre aux Îles de la Madeleine dans ce but. « Nous organiserons cela dès que ce sera possible », a renchéri Marilou Vanier du Créneau d’Excellence. « Nous regrouperons les gens qui ont de l’intérêt pour cette industrie. Les promoteurs intéressés à la développer sont invités à nous contacter pour que nous les accompagnions. »

Contrairement aux légendes urbaines, le phoque n’est pas juste utilisé pour sa fourrure. En effet, ce marché est fluctuant et cyclique. Les chasseurs ont donc développé l’utilisation de l’huile et la consommation de sa viande. « C’est une viande très riche, sans antibiotique, sans OGM, biologique, locale, élevée en liberté… Et son traitement nécessite peu de ressources comme l’eau », précise Gil Thériault. La viande est d’ailleurs un marché en pleine expansion et fait partie aujourd’hui de la réputation des Îles de la Madeleine.

Deux espèces de phoques sont chassées. Les phoques du Groenland avec un quota de 20 000 bêtes (dont environ 5000 pour la Côte-Nord) et les phoques gris en plus grand nombre avec un quota de 60 000 bêtes. « Il y a une croissance fulgurante des populations de phoques depuis le début des années 70 », confie le président de l’ACPIQ. « Cela a un impact important sur les ressources de pêche avec une décroissance importante des poissons de fond dans l’Atlantique. Le phoque n’a pas de prédateur ici à part l’homme. »

L’huile de phoque

L’huile de phoque est une source d’acides gras oméga-3 pour le maintien d’une bonne santé. Les suppléments d’huile de phoque sont disponibles sous forme de gélules et sous forme liquide pour le moment. L’huile de poisson ne contient que l’AEP (acide eicosapentaénoïque) et l’ADH (acide docosahexaénoïque), et ne contient pas d’ADP (acide docosapentaénoïque). L’ADP est en relativement grande quantité dans l’huile de phoque ce qui en fait sa particularité.

L’ADP montre des effets santé spécifiques dans la prévention de pathologies chroniques reliées aux segments cardio-vasculaires, fonction nerveuse et inflammatoire. Il distingue donc l’huile de phoque des autres et apporte une valeur supplémentaire.

L’huile de phoque est, pour le moment disponible en gélules. Vous en trouvez aussi dans les suppléments pour vos animaux de compagnie. « La quantité que nous traitons n’est pas encore assez importante pour en faire autre chose. Nous souhaitons pouvoir fournir cette huile comme huile de cuisine. C’est en développement pour le moment », précise Gil Thériault.

 

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