F.-A.-Gauthier: la vérificatrice générale cible le manque flagrant de compétences de la STQ

Par Charlotte Paquet 12:09 PM - 29 octobre 2020
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La vérificatrice générale Guylaine Leclerc a produit un rapport accablant pour la Société des traversiers du Québec dans le dossier du F.-A.-Gauthier.

La Société des traversiers du Québec (STQ) a multiplié les manquements lors de la conception et de la construction du F.-A.-Gauthier au chantier de Fincantieri en Italie, conclut la vérificatrice générale du Québec, Guylaine Leclerc, dans un rapport déposé jeudi matin.

Après un an de travail, la vérificatrice générale considère aujourd’hui que la STQ n’avait véritablement pas toutes les compétences et l’information nécessaires pour mener à bien ce projet de 170 M$ destiné à doter la traverse Matane-Baie-Comeau-Godbout d’un navire aux technologies innovantes.

Parmi les failles relevées, Guylaine Leclerc a mentionné l’exclusion de deux des trois soumissionnaires pour la construction du F.-A.-Gauthier, pour des éléments administratifs, lors de la préqualification, ce qui a ouvert grande la porte au chantier italien, qui restait le seul dans la course.

La vérificatrice considère aussi que les quatre spécialistes dépêchés par la STQ en Italie pour le suivi des travaux de construction, en plus du chargé de projet, étaient trop peu nombreux pour assurer le processus d’inspection de la qualité primordial pour un projet de cette envergure. « Il aurait fallu avoir plus de gens sur place pour suivre la cadence et se remplacer l’un et l’autre », a-t-elle indiqué, en notant qu’après une période de huit semaines de travail, chacun revenait au Québec pour deux semaines.

La résiliation du contrat de l’architecte naval sans prendre les mesures pour le remplacer est un autre aspect qu’elle ne s’explique pas.

« Ce qui me surprend le plus, c’est à quel point on n’a pas mis tous les éléments nécessaires pour s’assurer qu’on aurait un navire de qualité. »

Compensations non obtenues

Guylaine Leclerc ne comprend pas non plus que la STQ n’ait pas utilisé les recours à sa disposition pour obtenir la compensation de 3,85 M$ à laquelle elle avait droit pour le retard de quelques mois dans la livraison du navire.

Même chose pour la cinquantaine de défauts jugés incorrigibles qui ont rapidement été relevés sur le navire après sa mise en service en juillet 2015. La STQ aurait dû obtenir des compensations.

« Il n’y a eu aucune compensation, ce qui est inacceptable », a lancé la vérificatrice générale.

Faut-il rappeler que le gouvernement du Québec a demandé un audit à la vérificatrice générale en septembre 2019 à la suite de révélations faites à l’émission Enquête de Radio-Canada.

D’autres détails à venir.