Une carrière de 50 ans qui a débuté à Sept-Îles pour Claude Saucier

Par Vincent Rioux-Berrouard 10:00 AM - 1 octobre 2020
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Photo Facebook Claude Saucier

En 1970, un jeune homme qui rêvait de faire de la radio arrivait à Sept-Îles. C’est dans cette ville de la Côte-Nord que Claude Saucier débuta sa carrière qui 50 ans après se poursuit toujours.

C’est par un concours de circonstances que Claude Saucier s’est retrouvé à Sept-Îles. Celui qui n’avait alors que 20 ans avait essuyé des refus de la part de certaines stations radiophoniques de la région de Montréal après avoir passé des auditions. On lui a même dit qu’il n’avait pas ce qu’il fallait pour travailler derrière un micro.

« Je me suis alors dit que si je m’éloignais, que j’allais travailler dans une station régionale loin de Montréal, peut-être que j’aurais plus de chance pour décrocher un emploi à la radio», affirme l’animateur qui cumule 50 ans de carrière.

Direction Côte-Nord

M. Saucier décide alors de se diriger vers Baie-Comeau sur le pouce. Mais la radio locale n’a pas de poste libre. Il apprend alors que la radio à Sept-Îles cherche à pourvoir un poste. Il poursuit donc son chemin pour arriver dans une ville à 900 km de chez lui où il ne connaît personne et il a seulement 250 $ avec lui.

Rapidement, il passe une audition et obtient un poste à la station CKCN à Sept-Îles pour animer les nuits les fins de semaine. C’est donc là que Claude Saucier commencera à apprendre son métier. « Après que j’ai été engagé, je passais beaucoup de temps à la station où les employés m’ont aidé et m’ont montré comment fonctionnait l’équipement.»

Comme M. Saucier l’explique, après ses débuts, il a constaté qu’il avait la piqûre pour le travail d’animateur à la radio.

Malheureusement, son parcours à Sept-Îles sera marqué par un conflit de travail. C’est alors que le propriétaire de la station de radio lui offre de faire plus d’animation pour combler le manque d’employés.

Mais, alors que le conflit de travail s’étire, la station CKCN décide d’utiliser de l’équipement technique qui permet de robotiser la station ce qui rend les animateurs obsolètes. C’est ainsi que Claude Saucier perdra son poste à Sept-Îles au début du printemps 1971.

Un passage marquant

Claude Saucier garde de bons souvenirs de son passage dans la ville de Sept-Îles. En raison de l’industrie minière, «la ville était en ébullition en raison de l’arrivée de nombreux travailleurs provenant de tout l’est du Canada» à l’époque selon Claude Saucier.

Il se souvient notamment du grand nombre d’activités qui se déroulaient dans la Ville à ce moment.

« Chaque hôtel avait une salle de danse avec un orchestre et les stationnements étaient pleins ». Il ajoute : « On dit que New York ne se couche jamais, et bien à cette époque Sept-Îles ne se couchait pas souvent ». Cette atmosphère lui plaisait beaucoup à l’époque en raison du fait qu’il n’avait que 20 ans.

Depuis son départ en 1971, Claude Saucier n’est jamais revenu à Sept-Îles, mais il conclut l’entrevue en affirmant qu’il espère revenir y faire un tour bientôt.

50 ans de carrière

Après son départ de Sept-Îles, il retournera dans la région métropolitaine pour y poursuivre sa carrière radiophonique. Il passera aussi une partie de sa carrière comme animateur à la télévision, notamment pour l’émission matinale Salut Bonjour. Depuis maintenant, une quinzaine d’années, il est animateur à Espace Musique, la chaîne musicale de Radio-Canada.

Il est à l’animation de l’émission de radio C’est si bon depuis 2012 qui connaît une belle réussite. Lorsqu’on lui demande ce qui explique qu’après 50 ans, il soit encore capable d’avoir une carrière avec du succès, il affirme : « C’est dur à dire, c’est comme une chanson, on ne sait jamais si cela va marcher ou pas ».

Selon lui le succès de l’émission C’est si bon est dû au fait que la musique des années 1930 à 1960 soit très peu diffusée à la radio alors qu’il y a un auditoire.  Il se dit aussi particulièrement fier d’avoir réussi à attirer un public qui touche les gens de tous les âges, en particulier les jeunes.

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