Cégep de Sept-Îles : le palmarès des cégeps qualifié de “simpliste” et de “réducteur”

Par Éric Martin 4:21 PM - 18 février 2020
Temps de lecture :

Publié le 15 février dans le Journal de Montréal et Journal de Québec, le palmarès des cégeps ne préoccupe pas l’équipe du Cégep de Sept-Îles. Sa directrice aux études, Marie-Ève Vaillancourt, considère que sa construction est simpliste et réductrice puisqu’elle tient compte uniquement du taux de diplomation.

Ce palmarès des cégeps prend en considération que le taux de diplomation est de cinq ans pour une formation technique et de quatre ans pour une formation préuniversitaire. Selon Mme Vaillancourt, ceci ne tient aucunement compte des réalités régionales.

« On a 600 étudiants. On ne peut pas répéter tous les cours chaque session. À titre d’exemple, l’étudiant qui a un échec dans son cours de mathématiques doit attendre un an avant de pouvoir le reprendre. Notre financement ne permet pas de faire autrement. On vient ici retarder la diplomation », signale-t-elle.

À de multiples reprises lors de l’entretien, elle a insisté sur le fait que la réussite scolaire ne se limite pas uniquement à l’obtention d’un diplôme d’études collégiales.

« La notion de réussite ne se limite pas aux résultats académiques. Ce sont les efforts investis par l’étudiant qui comptent. La réussite c’est complexe. Ça demeure une préoccupation quotidienne. On se demande toujours comment on peut faire mieux », indique-t-elle. « On ne va surtout pas niveler vers le bas et offrir une formation de moindre qualité. »

Autre réalité 

Contrairement à ce qui est prétendu, Marie-Ève Vaillancourt ne croit pas qu’il s’agisse là d’un bon outil de référence pour des étudiants qui veulent s’inscrire dans un établissement collégial.

« La réalité d’un cégep à un autre est différente. La personne responsable de sa réussite est l’élève lui-même. Pour les motiver et les inciter à persévérer, on a diverses mesures d’aide à la réussite », précise-t-elle.

Les besoins de main-d’œuvre de certaines entreprises contribuent à faire en sorte que certains étudiants ne complètent pas leur formation collégiale.

« Il est alléchant pour un jeune d’aller rapidement sur le marché du travail. Le marché est là pour eux et les conditions sont avantageuses », laisse-t-elle entendre. « On est justement dans une région où il y a d’importants besoins de main-d’œuvre. Les programmes offerts en tiennent compte. Certaines entreprises embauchent des étudiants avant même qu’ils aient complété leur formation. »

La directrice aux études du Cégep de Sept-Îles tient à souligner que tous les établissements collégiaux font l’objet d’un suivi très rigoureux de la part du gouvernement.

« Il y a une commission d’évaluation de l’enseignement collégial. Ça nous oblige à faire de la planification stratégique. Chaque année, les responsables de programme ont un rapport à déposer. Nous sommes un établissement public. Je peux vous assurer que les universités ne sont pas aussi contrôlées », affirme-t-elle.

Données du Palmarès des cégeps publiés dans le Journal de Montréal et le Journal de Québec

Meilleurs résultats pour le Cégep de Sept-Îles

Technique d’éducation à l’enfance : 6e/19 (taux de diplomation deux ans après la durée prévue des études – moyenne de cinq ans) – 53,6%
(Taux de diplomation moyen sur cinq ans – ensemble des cégeps : 51,1%)

Arts, lettres et communications : 11e/49 (taux de diplomation deux ans après la durée prévue des études – moyenne de cinq ans) – 67.9%
(Taux de diplomation moyen sur cinq ans – ensemble des cégeps : 59,9%)

 

Partager cet article