Autochtones disparues et assassinées : le rapport final donne une voix aux Innues

Par Mathieu Morasse 2:45 PM - 3 juin 2019
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Michèle Audette lors de la cérémonie de clôture de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées.

Les Innues de la Côte-Nord ont été entendues dans le rapport final de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (FFADA) dévoilé ce lundi 3 juin à Gatineau en présence du premier ministre Justin Trudeau.

L’un des deux volumes du rapport est consacré exclusivement au Québec. Il y est fait état de plusieurs histoires d’horreur subies par des Innus et des Naskapis de la Côte-Nord et des Autochtones dans l’ensemble de la province.

La liste des atrocités subies est longue et donne froid dans le dos: disparitions de bébés et d’enfants hospitalisés, meurtres, viols par des policiers, enquêtes bâclées ou jamais réalisées, éléments de preuves disparus, déportation des Innus de Pakua Shipi vers La Romaine par le Père Joveneau, etc.

«Nous vous donnons quelque chose, Monsieur Trudeau. Dans ces travaux, les larmes des familles, la colère et l’espoir deviennent des mots. Faites en sortes d’honorer chacun de ces mots pour que nous puissions vivre plutôt que survivre.»

–  Michèle Audette

«Les vérités des survivantes et des familles ont aussi révélé que les préjugés et le racisme qui animaient les politiques coloniales ont traversé le temps et infiltré les institutions publiques, si bien qu’un climat social qui désavantage les femmes et les filles autochtones s’est créé au Québec», conclut entre autres le rapport.

Appels à la justice

Le rapport contient 231 appels à la justice distincts s’adressant aux gouvernements, institutions, services sociaux et à l’ensemble de la population.

Il demande notamment aux gouvernements d’assurer un financement fiable des services de polices autochtones et d’améliorer la coordination entre les différents corps de police.

La commissaire Michèle Audette, originaire de Mani-Utenam, a exhorté le premier ministre Justin Trudeau à prendre ses responsabilités pour mettre le rapport en œuvre.

«Nous vous donnons quelque chose, Monsieur Trudeau. Dans ces travaux, les larmes des familles, la colère et l’espoir deviennent des mots. Faites en sortes d’honorer chacun de ces mots pour que nous puissions vivre plutôt que survivre», l’a-t-elle interpellé.

La FFADA demande aussi au gouvernement du Québec de remettre aux familles autochtones toutes les informations dont il dispose concernant les enfants enlevés suite à une admission dans un établissement de santé de la province.

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