Postes Canada en grève illimitée à Sept-Îles

Par Jean-Christophe Beaulieu 8 novembre 2018
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Les travailleurs des postes de Sept-Îles en grève illimitée depuis jeudi matin.

Une bonne partie du territoire nord-côtier est touché par le débrayage des travailleurs de Postes Canada aujourd’hui, soit des Escoumins jusqu’en Minganie. La grève pourrait durer 72 heures.

Les travailleurs de Postes Canada sont en grève rotative dans tout le pays depuis le 22 octobre dernier. La formule vise à moins pénaliser la population, selon la partie syndicale. Le 6 novembre, le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) fermait le plus grand établissement de traitement de courrier au pays, soit celui de Toronto.

Les raisons des démarches sont multiples, mais l’employeur se dit «déterminé à en arriver à une entente» en prenant toutes les mesures nécessaires pour réduire au minimum l’incidence sur les clients. La grève tournante pourrait occasionner de légers retards pour la clientèle.

Grève illimitée à Sept-Îles

La convention collective des travailleurs et travailleuses des postes est échue depuis janvier 2018. En négociations depuis près d’un an, plusieurs gros dossiers ne sont toujours pas réglés, soutient Martin Élie, vice-président de la section Côte-Nord du STTP.

«Mentionnons les offres ridicules au niveau salarial. On parle d’une augmentation de 2$ dans les huit dernières années, ça ne suit même pas l’inflation. Il y a la conciliation travail-famille aussi, on veut être capable de voir nos enfants», réclame-t-il.

C’est le comité exécutif national qui cible des endroits où déclencher des grèves. Certains endroits, comme les îles de la Madeleine, ont débrayé pendant 72 heures. À Sept-Îles, les employés sont en grève illimitée.
«On ne sait pas encore quand on va rentrer», affirme M. Élie.

Santé-sécurité

Outre les conditions salariales, un aspect de santé-sécurité est au cœur des négociations. Avec l’augmentation du commerce en ligne, des colis signés et en vue de la livraison du cannabis, les trajets des facteurs sont devenus trop imposants, explique M. Élie.

«On a des heures supplémentaires obligatoires en tant que facteurs, on est obligé de finir notre journée s’il n’y a pas de remplaçant pour donner un coup de main. En général, on termine notre journée vers 15h30, mais si t’as beaucoup de colis, l’employeur peut te forcer à finir tes journées. Ce n’est pas normal», affirme le vice-président du STTP Côte-Nord. «Nous, on veut faire le travail. Si vous regardez le visage de nos gens dans la rue ce matin, tout le monde est souriant, de bonne humeur, mais ce qu’on dit c’est que ce n’est pas normal de finir ta journée à 7h le soir quand tu commences à 7h le matin. C’est une situation de surcharge de travail, surtout dû au fait qu’il manque d’effectifs chez Postes Canada. C’est flagrant tant au niveau des facteurs que des commis», poursuit-il.

Déséquilibre pour les facteurs ruraux

Un dernier point en litige touche particulièrement les facteurs des villages de la Côte-Nord. En milieu «rural», comme à Rivière-Saint-Jean ou Rivière-au-Tonnerre, les facteurs avaient des salaires moins élevés qu’en milieu urbain. La situation a été réglée il y a un mois, mais il demeure que les conditions de travail ne sont toujours pas égalitaires, souligne Lise-Lyne Gélineau, porte-parole du STTP.

«En ville, les facteurs qui dépassent leur huit heures de travail ont accès à du temps supplémentaire. En milieu rural, ils ont beau travailler six heures, ils ne seront payés que pour quatre heures», déplore-t-elle.

 

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