Fin d’Apuiat : «Un jour triste pour la Côte-Nord», dit le maire de Port-Cartier

Par Emy-Jane Déry 30 octobre 2018
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Simulation visuelle du projet Apuiat, vu du terrain de camping de Pentecôte.

Le maire de Port-Cartier est « très déçu» d’avoir appris dans les médias mardi matin, ce qui semble être la fin du projet éolien Apuiat.

«C’est un coup de masse», a laissé tomber Alain Thibault au bout du fil. «C’était 500 000$ de retombées par année pour la municipalité», a-t-il fait valoir.

L’élu parle d’un «jour triste pour la Côte-Nord au complet», pas seulement pour sa municipalité. Apuiat c’était environ 400 emplois pendant la phase construction et une quinzaine pour la mise en service du parc éolien de 200 mégawatts.

Selon les informations rapportées par La Presse, le premier ministre François Legault aurait donné le mandat à Hydro-Québec de trouver «une solution de rechange acceptable pour les communautés locales». Il annoncerait prochainement l’abandon du projet.

«C’était surtout un projet rassembleur des Innus, un plus pour les relations entre le gouvernement et la Nation innue. Les mesures compensatoires évoquées ne remplaceront jamais le projet. Ce sera un ”plaster” sur le bobo», a déploré le maire.

«Les mesures compensatoires évoquées ne remplaceront jamais le projet. Ce sera un ”plaster” sur le bobo.» – Alain Thibault

Étonné

La semaine dernière, le maire de Port-Cartier avait rencontré de manière informelle le nouveau ministre des Ressources naturelles et responsable de la Côte-Nord, Jonatan Julien. Le son de cloche semblait plus favorable.

«C’était pendant la Journée maritime à Québec, nous avons discuté une dizaine de minutes de Apuiat. Il semblait très allumé sur le sujet, il posait des questions pour bien comprendre l’importance du projet», a-t-il raconté. «À la lumière de cet échange, j’étais très optimiste», a-t-il poursuivi.

Passer à la caisse

L’annulation de Apuiat s’ajoute à l’échec du projet d’usine de silicium de Ferro Antlantica. Port-Cartier reste sur son appétit en matière de projet de développement économique.

«Si c’est vraiment la décision du gouvernement de ne pas faire Apuiat, il va falloir qu’il nous aide pour le quai municipal, qu’il démontre une meilleure ouverture. Ça fait assez longtemps que ça traîne», a dit M. Thibault. «C’est à notre tour de passer à la caisse.»

Pour l’heure, le maire Thibault entend «par respect» laisser le temps aux Innus, qui sont les leaders du projet, d’avoir des discussions avec le gouvernement. De son côté, la Ville analysera la situation pour la suite des choses.

Les discussions se poursuivent, dit Hydro

Serge Abergel, directeur des affaires publiques d’Hydro-Québec, a expliqué mardi qu’il était trop tôt pour s’avancer sur les conclusions des échanges, qui se poursuivent actuellement.

« On avait dit avant les élections que l’on poursuivrait nos échanges avec le nouveau gouvernement et c’est exactement ce qu’il se passe en ce moment. Évidemment, il y a un début de relation que l’on commence ici, étant donné que ce n’est plus du tout la même équipe. On a débuté tout récemment nos échanges avec eux sur le projet, on les poursuit en ce moment», affirme-t-il.

Il n’y a ainsi aucune solution finale d’arrêté à l’heure actuelle selon M. Abergel. Différentes options seraient présentement analysées.

«Nous sommes en mode constructif, en mode solution qui soit à la fois gagnante pour les communautés concernées et pour Hydro-Québec du point de vue de ses approvisionnements», précise-t-il.

Avant les élections, il y avait eu engagement de révéler l’entente et le contrat d’achat d’électricité. Il faudra d’abord savoir si le projet va de l’avant ou pas avant d’en arriver là, convient M. Abergel.

– Avec Jean-Christophe Beaulieu

 

 

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