Une Septilienne participe à l’un des plus gros jeux réalisés au Québec

Par Jean-Christophe Beaulieu 9 octobre 2018
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À la veille de la sortie d’un des plus gros jeux vidéo réalisés en sol québécois, la Septilienne Valérie Méthot s’est entretenue avec le Nord-Côtier sur son rôle clé dans le développement d’Assassin’s Creed Odyssey. Le jeu, de par sa valeur de reproduction historique, devrait plaire non seulement aux amateurs d’action, mais aussi aux passionnés de la Grèce antique.

Développé et dirigé depuis plus de trois ans dans le quartier Saint-Roch, par plus de 400 créateurs du studio Ubisoft Québec, le nouveau jeu est appelé à propulser la franchise vers de nouveaux sommets.

Dans Assassin’s Creed Odyssey, les joueurs sont plongés dans la Grèce antique, remplie de mythes et de légendes, aux environs du 5e siècle av. J.-C. durant la guerre du Péloponnèse qui vît s’affronter Sparte et Athènes. Incarnant au choix, Alexios ou Kassandra, des mercenaires spartiates condamnés à mort par leur propre famille, les joueurs embarqueront pour un voyage épique où ils passeront du statut de paria à celui de héros légendaires.

Les derniers jeux de la franchise avaient été reconnus pour leur réalisme et leur reconstruction historique. Certaines universités avaient même utilisé le jeu dans des cours pour apprécier en détail des monuments et reconstructions de ville d’époque, tels Paris ou Londres. Le directeur artistique d’Odyssey révèle qu’il sera possible de pousser encore plus loin l’expérience cette fois-ci.

«On ajoute un mode style visite touristique, où le joueur pourra découvrir un sujet donné par exemple quant à l’architecture, les mœurs et coutumes des gens, les différents métiers d’époque, etc. La Grèce antique est probablement la période qui offre le plus d’opportunités», affirme Thierry Dansereau. «Tout ce qu’on connait dans notre société occidentale actuelle trouve ses racines dans la culture grecque, que l’on pense aux mathématiques, aux arts, à la démocratie et la philosophie», poursuit-il.

Une Septilienne à la tête de l’équipe

À 41 ans, Valérie Méthot aura joué un rôle clé dans la production du nouvel opus. Chef de projet informatique, c’est elle qui a supervisé les 200 programmeurs et leurs chefs d’équipe.

«On a produit tout ce qui est physique, animation et graphique. On s’est aussi occupé de développer des logiciels qui servent à toute l’équipe de production. Bref, on a travaillé à l’arrière du décor, sur ce qu’on ne voit pas nécessairement à l’écran, mais qui fait que le jeu fonctionne au final.»

La Septilienne est passionnée de jeu vidéo depuis son enfance. Elle dit être restée à Sept-Îles le plus longtemps qu’elle le pouvait, mais s’être dirigée vers Québec pour les études et le travail.

«À l’époque, l’industrie du jeu vidéo est loin d’être aussi développée qu’aujourd’hui. Je ne croyais pas que ce serait possible de travailler dans le domaine au Québec», confie-t-elle.

Cela fait sept ans qu’elle travaille chez Ubisoft Québec et le studio de 500 employés est appelé à prendre de l’expansion rapidement. Trois millions seront investis pour de nouveaux espaces de travail dans le quartier, dès avril prochain.

Un jeu AAA

Il y a à peine trois semaines Valérie Méthot et Thierry Dansereau étaient en Grèce pour présenter le jeu aux journalistes locaux.

«Il y en a plusieurs qui nous ont mentionné à quel point on a bien reproduit la Grèce. Venant d’eux, ça fait du bien à entendre!», reconnait Mme Méthot.

M. Dansereau avoue pour sa part n’avoir jamais vu autant de recherches faites pour produire un jeu.

«Faut dire que c’est un monde qui a existé il y a plus de 2500 ans. Quand tu vas en Grèce, il ne reste plus que des roches sur le sol, c’est un monde disparu. Nous sommes les seuls qui prennent le soin de faire des reconstructions historiques. On demeure un jeu vidéo, mais un jeu crédible historiquement parlant », affirme le directeur artistique.

 

 

 

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