C’est parti pour 39 jours de campagne!

Par Mathieu Morasse 23 août 2018
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La première élection à date fixe de l’histoire du Québec est officiellement lancée ce jeudi. Le 1er octobre, les électeurs de Duplessis devront choisir entre quatre femmes. La députée péquiste sortante Lorraine Richard recroisera le fer avec la libérale Laurence Méthot qu’elle a battu par moins de 400 votes en 2014. La caquiste Line Cloutier devra défendre la position anti-Apuiat de son parti pour se détacher de la lutte à trois. Le quatuor est complété par la solidaire Martine Rioux.

Lorraine Richard dit avoir toujours le feu sacré malgré qu’elle en soit à sa sixième campagne électorale. Elle est en poste depuis 2003.

La santé sera sans aucun doute un de ses thèmes de campagne. Elle fera valoir que le Parti Québécois (PQ) entend investir 100 M$ par an pour les soins de première ligne et 200 M$ pour les organismes communautaires. Infirmière auxiliaire de profession, elle a été très critique de la gestion du réseau de la santé sous le règne libéral mardi.

«Gaétan Barrette, il a saccagé le système de santé partout au Québec. Vous savez, le système de santé, c’est difficile de le bouger. Et quand on le bouge trop, ça devient qu’il est en rade. C’est ça qui se passe présentement», assène-t-elle.

Lorraine Richard. (Photo : Le Nord-Côtier)

En matière de transports, la Cayenne dénonce les prix trop élevés des billets d’avion. Si elle est élue, elle travaillera à mettre en place un programme de prix plancher plutôt que l’actuel système de crédits d’impôt mis en place par le gouvernement libéral.

Côté économie, elle défend activement le projet éolien d’Apuiat tant décrié par la Coalition Avenir Québec (CAQ).

«Je ne sais pas si ça va jouer en ma faveur, mais ça me fera plaisir de débattre avec leur candidat à ce propos», avait-elle déclaré ce printemps.

Laurence Méthot pour le Parti libéral du Québec

L’ancienne mairesse de Port-Cartier se présente sous la bannière du PLQ pour une seconde fois. Elle refuse toutefois de parler de match revanche même si elle a été défaite par 397 voix en 2014. À titre comparatif, 474 bulletins de vote avaient été rejetés dans Duplessis lors de cette élection.

Jusqu’en mars dernier, elle était attachée politique de Pierre Arcand, ministre responsable de la Côte-Nord et président du Conseil du Trésor. Elle avait auparavant travaillé avec lui au sein du cabinet des ministres de l’Énergie et des Ressources naturelles ainsi que de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur.

Forte de cette expérience, elle veut maintenant être la messagère qui fera valoir les besoins de la région au sein même du gouvernement.

Laurence Méthot. (Le Nord-Côtier)

«Je pense que c’est le temps que le comté de Duplessis ait une candidate qui va être à la table des décisions et qui va faire connaître davantage la Côte-Nord», soutient-elle.

La candidate lancera sa campagne le 27 août. Pendant sa campagne, elle fera valoir «trois grandes priorités» qu’elle entend dévoiler dans les prochains jours.

Elle promet toutefois de ne laisser aucun thème important de côté: famille, aînés, économie, jeunes, relève, etc.

Le projet éolien Apuiat, situé à Port-Cartier, pourrait jouer en faveur de Laurence Méthot. Le premier ministre Philippe Couillard a défendu le projet bec et ongles dans les dernières semaines. L’ancienne mairesse tentera sûrement de rallier ses anciens électeurs à sa cause.

Line Cloutier pour la Coalition Avenir Québec

L’infirmière bachelière et gestionnaire au Centre de santé et de services sociaux (CISSS) de la Côte-Nord a choisi de faire le saut en politique avec la CAQ après avoir été courtisée aux dernières élections.

Son parti caracole en tête des sondages depuis plusieurs mois, mais la native de Rivière-au-Tonnerre aura fort à faire pour s’emparer du château fort péquiste qu’est Duplessis.

Les projections du site tooclosetocall.ca, basées sur le sondage Léger-Le Journal/LCN du 18 août, la placent au 3e rang avec 26,1% des intentions de vote. Laurence Méthot obtiendrait 27,1% des voix et Lorraine Richard, 31,9%. Martine Rioux fermerait la marche à 10,8%.

Line Cloutier. (Le Nord-Côtier)

Ces projections sont basées à l’échelle nationale et ne tiennent pas compte du possible facteur Apuiat. Le sujet fait les manchettes dans la province depuis deux semaines. Le chef de la CAQ François Legault a ouvertement et catégoriquement rejeté ce projet qui fait consensus chez les élus innus et municipaux de la région.

Le défi de Line Cloutier est donc double. Elle devra réussir à défendre la position de son parti concernant Apuiat tout en essayant de se faire entendre sur ses autres thèmes de campagne.

Sur le plan économique, la candidate veut œuvrer à la phase 3 de l’Aluminerie Alouette, à l’implantation d’un réseau de gaz naturel sur la Côte-Nord et à la transformation des ressources naturelles directement en région.

«J’ai la conviction, la certitude que la CAQ peut contribuer beaucoup au développement et à l’essor économique de Duplessis», a-t-elle déclaré lors de l’annonce de sa candidature.

Martine Roux pour Québec Solidaire

La travailleuse sociale représente le nouveau visage de Québec Solidaire (QS) pour cette élection. Originaire de Rosemère, dans les Basses-Laurentides, elle habite la Côte-Nord depuis 11 ans et travaille pour le CISSS de la Côte-Nord à Havre-Saint-Pierre.

La direction du parti assure qu’elle bénéficie du soutien de tous les bénévoles malgré la sortie en règle de l’ancien candidat Jacques Gélineau contre sa nomination.

Martine Roux. (Photo : courtoisie)

Martine Roux pourrait bénéficier du vote des électeurs d’Option Nationale, fusionné avec Québec Solidaire en décembre 2017. Yan Rivard avait obtenu 2,1% des voix en 2014 pour Option Nationale et Jacques Gélineau, 6,7%.

L’indépendantiste pourrait miser sur la fibre souverainiste des Nord-Côtiers pour se démarquer du trio de tête. Les thèmes sociaux et communautaires devraient aussi être au cœur de son discours.

Alexandre Leblanc pour le Parti Conservateur du Québec

Le Septilien Alexandre Leblanc représentera le Parti Conservateur du Québec (PCQ) dans Duplessis. Même s’il habite Québec depuis environ six ans et qu’il est en charge de l’organisation électorale du PCQ dans tout l’Est du Québec, le jeune père de famille a l’intention de venir faire campagne dans la région lorsque possible.

Alexandre Leblanc. (Photo: Parti Conservateur du Québec).

Sa mesure phare pour la Côte-Nord est la construction rapide du pont Tadoussac – Baie-Sainte-Catherine en partenariat public-privé (PPP).

«On a fait un sondage. Même si c’était un PPP avec un péage, les gens étaient majoritairement favorables à ça», affirme-t-il.

Le candidat prône un État moins interventionniste avec des diminutions de taxes et d’impôts. Il s’oppose au projet Apuiat s’il ne peut être rentable.

Citoyens au Pouvoir

La situation de Citoyens au Pouvoir (CP) demeure nébuleuse. Aucun candidat n’a été dévoilé à ce jour pour le comté de Duplessis.

Le syndicaliste Bernard «Rambo» Gauthier a été le premier chef de ce parti en décembre 2016, avant de démissionner en décembre 2017.

Reste maintenant à savoir si la direction du jeune parti pourra dénicher un nouveau candidat pour Duplessis.

 

 

 

 

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