Transports Canada n’envisagerait pas la reconstruction du quai de La Romaine

Par Mathieu Morasse 13 juin 2018
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Navire La Romaine Sonia Giroux avec animatrices ROMM

Le navire Bella Desgagnés au quai de La Romaine.

Le chef de La Romaine et le PDG de Relais Nordik déplorent que Transports Canada refuse encore d’autoriser la reconstruction du quai et se borne à chercher des solutions à court terme.

Transports Canada a émis des contraintes d’utilisation pour le quai de La Romaine le 6 juin dernier par mesure de sécurité. Une portion du quai et trois bornes d’amarrage sont désormais condamnées.

Le chef de bande d’Unamen Shipu, Bryan Mark, raconte que la reconstruction du quai faisait déjà l’objet de discussions avec Transports Canada en 2013, lorsqu’il est devenu chef. Le ministère fédéral envisageait aussi des solutions temporaires. Rien n’a pourtant été réglé depuis.

D’après lui, le quai devra assurément être reconstruit au complet. Les grandes marées de cet hiver auraient emporté l’enrochement et le sable qui soutenaient le quai.

«La plaque de métal d’un pouce d’épaisseur qui sert de plancher, elle est suspendue dans le vide. Tous les conteneurs qui passaient dessus, les voitures, les passagers, ils étaient tous groupés. Imagine si ça avait cédé à tout moment», lance-t-il.

Le PDG de Relais Nordik et armateur du Bella Desgagnés, Francis Roy, dit qu’il demande à chaque discussion avec Transports Canada s’ils ont pris la décision de reconstruire le quai.

«Ils n’ont pas l’air de vouloir reconstruire. On va aller de patch en patch jusqu’à ce qu’arrive l’irréparable», s’insurge-t-il.

Présentement, le Bella Desgagnés ne peut donc que faire descendre les passagers et, si les vents sont favorables, décharger les voitures et une petite partie des marchandises.

La députée fédérale de Manicouagan, Marilène Gill, a aussi dénoncé l’inaction du gouvernement dans le dossier, tandis que le cabinet du ministre des Transports lui aurait pourtant confirmé travailler à un plan d’urgence la semaine dernière.

«Les jours s’écoulent, la situation est de plus en plus préoccupante, mais nous n’avons encore rien de concret. Puisqu’ils connaissaient l’état lamentable du quai et la possibilité de devoir le fermer pour des raisons de sécurité depuis déjà plusieurs années, à défaut de l’avoir entretenu adéquatement, ils auraient dû tout au moins établir un plan d’urgence prêt à être déployé», a-t-elle déploré. «Il est inacceptable que le gouvernement fédéral, par son inaction, prenne en otage des milliers de personnes qui dépendent pour leurs besoins essentiels de cette infrastructure portuaire.»

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