Un comité régional pour contrer la maltraitance chez les aînés est lancé

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Claire Plante annonce la création du comité de concertation régional pour contrer la maltraitance envers les aînés de la Côte-Nord.

Un comité régional pour contrer la maltraitance faite aux aînés est lancé sur la Côte-Nord. On veut ainsi regrouper les initiatives en un seul endroit et se doter des meilleurs moyens pour favoriser un repérage précoce de la maltraitance.

Il y a maltraitance quand un geste singulier ou répétitif, ou une absence d’action appropriée se produisent dans une relation où il devrait y avoir de la confiance et que cela cause du tort ou de la détresse chez une personne aînée.

Avec l’augmentation du nombre de personnes aînées, qui représenteront 25% de la population québécoise en 2030, la maltraitance devient un enjeu de taille. La travailleuse sociale Lydie Marsh, en tant qu’intervenante de première ligne, affirme qu’il peut être difficile de l’identifier, ou même de convaincre un aîné de dénoncer.

«C’est nous qui allons dans les maisons et on a donc fréquemment des indices de la présence de maltraitance. Souvent, les aînés ont un gain dans certaines situations de maltraitance et c’est pourquoi ils ne veulent pas en parler. Par exemple, si leur fils vient les voir une fois par mois pour avoir des sous, ils ne veulent pas arrêter de lui en fournir, de peur de ne plus le voir ou de ne plus avoir accès à leurs petits-enfants. La maltraitance, c’est souvent financier», explique la travailleuse sociale.

Il faut être à l’affût de toute situation qui pourrait être suspecte, ce qui n’est pas évident, convient-elle.

«Beaucoup de gens, par exemple, peuvent accompagner des aînés à la banque, mais ce n’est pas toujours facile de détecter s’il y a abus», laisse entendre Mme Marsh.

Souvent seuls et isolés, les aînés ne sont peut-être pas assez sensibilisés aux tentatives de fraude en tout genre sur le web. Mme Marsh raconte notamment l’histoire d’une dame qui envoyait de l’argent à un homme d’un autre pays et qui allait bientôt se marier avec lui.

«On en parle beaucoup aux jeunes dans les écoles, on leur dit de faire attention, mais on n’en parle pas aux aînés. Eux aussi vont sur différents sites et se font des amis comme ça.»

Repérer et contrer la maltraitance

Claire Plante, coordonnatrice régionale en maltraitance, mentionne que la Côte-Nord avait accumulé un retard sur les autres régions du Québec.

«Dans la plupart des régions, un comité régional était déjà en place. De notre côté, le comité local lancé il y a deux ans à Baie-Comeau n’a pas fonctionné. On veut donc rattraper le train aujourd’hui», explique-t-elle. Le comité nouvellement formé se réunira quatre fois par année. Il comprend des partenaires des milieux de la justice, des services sociaux et du communautaire.

«Il y a eu des chaires de recherche de l’Université de Sherbrooke sur le sujet et on a compris qu’on ne peut pas travailler en silos pour contrer la maltraitance. Il faut vraiment travailler de concert avec des partenaires. Avec un comité régional, on regroupe justement tout le monde qui est concerné», assure Mme Plante.

Depuis les 30 dernières années, plusieurs groupes ont mis des initiatives en place sur le sujet, mais elles ne sont pas partagées. Les réunions viseront ainsi à ce que chacun «échange du matériel» afin de voir ce qui se fait déjà.

Les objectifs du comité seront ainsi de donner à chacun une compréhension commune de la maltraitance chez les aînés pour favoriser un repérage précoce et d’établir des mesures d’accès aux services. Un sondage sera tenu prochainement auprès des usagers et du personnel pour améliorer les services.

 

 

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