Tordeuse des bourgeons de l’épinette : la SOPFIM revient arroser sur la Côte-Nord
La Société de protection des forêts contre les insectes et les maladies va prélever des échantillons pour la campagne de pulvérisation de l'année prochaine.
La Société de protection des forêts contre les insectes et les maladies (SOPFIM) sera de nouveau bien active sur la Côte-Nord cet été. Elle y arrosera près de 100 000 hectares de forêt attaqués par la tordeuse des bourgeons de l’épinette (TBE).
Steeve Paradis
Dans la région, les secteurs visés par le programme de protection s’étendent précisément sur 91 750 hectares et se concentrent principalement entre Forestville et Port-Cartier, là où la tordeuse frappe le plus. L’arrosage devrait débuter autour du 9 juin pour durer environ trois semaines.
La SOPFIM interviendra aussi dans les régions du Saguenay-Lac-Saint-Jean (71 500 hectares), du Bas-Saint-Laurent (117 000 hectares) et de la Gaspésie (68 800 hectares). Sur la Côte-Nord, les bases d’opérations sont situées à Forestville et Baie-Comeau.
«L’épidémie sur la Côte-Nord a atteint un sommet il y a deux ans et après une légère diminution l’an dernier, ça revient en force cette année», a souligné la responsable des ressources humaines et des communications de l’organisation, Isabelle Lapointe.
«Il y a encore quatre à cinq ans d’infestation à prévoir, car on a commencé à apercevoir sur le territoire des parasites de la tordeuse», a-t-elle ajouté en signalant que l’épidémie actuelle a démarré en 2006.
Forêts privées
Pour la première fois en près de 30 ans d’histoire, la SOPFIM fera de l’arrosage en forêt privée. D’ici 2022, Québec va débloquer une somme de 20 M$ pour ce nouveau mandat, qui vise cette année 14 700 hectares de forêts privées aménagées, susceptibles à la TBE et n’ayant pas atteint la maturité.
Ça ne veut toutefois pas dire que la société va se lancer dans l’épandage d’insecticides à grande échelle dans des secteurs détenus par des producteurs forestiers privés. Elle ne peut en effet fonctionner comme une entreprise privée, qui cherche à augmenter le nombre de ses clients. «Nos mandats viennent toujours du gouvernement», a fait valoir Mme Lapointe.
Comme toujours, la SOPFIM n’utilise qu’un insecticide biologique, connu sous le diminutif de Btk mais répondant au nom complet de Bacillus thuringiensis, variété kurstaki.
Sans danger pour la santé humaine, les animaux, la végétation et l’environnement, le Btk s’attaque au système digestif de la chenille de la tordeuse, qui cesse de s’alimenter et meurt après deux à cinq jours. Le produit n’a aucun effet sur l’insecte quand ce dernier est passé au stade de papillon.
La SOPFIM rappelle que l’objectif de son programme de protection des forêts contre la TBE n’est pas d’éliminer complètement cet insecte, mais bien d’en réduire les populations afin de protéger au moins 50 % du feuillage annuel des arbres auxquels elle s’attaque. Contrairement à ce que sa dénomination l’indique, la nourriture préférée de la tordeuse des bourgeons de l’épinette est le sapin.
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