Pont sur le Saguenay : l’est la Côte-Nord unie derrière le projet

Par Mathieu Morasse 5 juin 2018
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Les différents intervenants de l’est de la Côte-Nord se réjouissent de la création du bureau de projet pour le pont de la rivière Saguenay. Ils rappellent toutefois l’importance de mener ce projet de front avec la prolongation de la 138 en Basse-Côte-Nord.

Les ministres Pierre Arcand et Véronyque Tremblay ont annoncé la création du bureau de projet vendredi à Baie-Comeau. Cette annonce n’est pas une surprise, puisque cela figurait déjà au budget provincial déposé en mars par le gouvernement libéral. Les divers intervenants de la région n’en saluent pas moins la création du bureau de projet.

«C’est une belle annonce. Maintenant, je veux être sûr que ça va procéder rapidement. Rigoureusement, mais rapidement. Des études, il y en a eu déjà plusieurs», nuance le maire de Sept-Îles, Réjean Porlier.

Paul Lavoie, directeur général de la Chambre de commerce de Sept-Îles, estime qu’un éventuel pont sur la rivière Saguenay peut devenir un «levier important de développement économique» pour la Côte-Nord. La facilité de circulation bénéficierait au secteur touristique. Le transport commercial et industriel y trouverait aussi son compte.

«Un employé du transport qui est pris 30 ou 40 minutes sur le bateau, c’est un employé qui est payé à ne rien faire. Donc c’est des coûts supplémentaires pour les entreprises et ça se reflète forcément sur la compétitivité des gens en région», déplore-t-il.

Parler d’une même voix

Le projet de pont sur la rivière Saguenay semble faire l’objet d’un consensus sur la Côte-Nord. Cela n’aurait pas toujours été le cas.

«Tout désenclavement de la Côte-Nord, de l’est ou de l’ouest, c’est une bonne nouvelle pour nous autres», affirme le préfet de la MRC de la Minganie, Luc Noël.

Réjean Porlier, maire de Sept-Îles, a discuté des deux projets avec les ministres.

«Depuis le début, ça a toujours été clair, le pont, ça ne se fait pas au détriment du prolongement de la route 138. Et là-dessus, on a eu des garanties des deux ministres, tant de la ministre Tremblay que du ministre Arcand. On n’hypothèquera pas le prolongement de la 138 pour le pont», tranche-t-il.

Quant aux traversiers, la ministre Tremblay lui aurait dit avoir des alternatives. L’usage futur des nouveaux navires ne devrait donc pas être déterminant.

Paul Lavoie est d’avis que le consensus des élus et des intervenants de l’ensemble de la Côte-Nord aurait joué gros dans l’avancée du dossier.

«Je pense que l’idée que la 138 doit être complétée d’est en ouest, et là on inclut le désenclavement de la Basse-Côte-Nord, c’est important pour tout le monde. Étant donné que c’est extrêmement rare que toute la Côte-Nord parle d’une même voix, je pense que l’écho est bien plus fort à Québec, peu importe le côté électoral ou pas. Ça nous indique que les actions qui ont été entreprises peuvent porter fruit et qu’il ne faut pas lâcher le morceau», insiste-t-il.

 

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