Une cure de jouvence pour Alouette

Par Emy-Jane Déry 5 mars 2018
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Alouette

Le contexte de l’aluminium sur les marchés mondiaux reprend du mieux, mais la tant espérée phase 3 d’Alouette attendra. Pour les prochaines années, l’aluminerie septilienne se concentrera sur le maintien de ses installations, en procédant à des travaux d’entretien majeurs.

Bien que le prix de l’aluminium demeure au-delà des 2 000 $US la tonne depuis plusieurs mois, le contexte du marché est encore rempli d’incertitudes, explique le président et chef de la direction de l’Aluminerie Alouette, Claude Boulanger.

«La Chine est très active, elle produit 55% de l’aluminium au niveau mondial. Ensuite, le prix du métal est bien, mais est-ce que c’est durable? C’est ce qu’on se demande. Et le contexte socioéconomique avec l’ALENA et M. Trump, c’est une incertitude», a-t-il illustré.

N’empêche que la reprise demeure plus profitable qu’anticipée.

«Ça fait du bien avec des années plus difficiles comme 2014-2015-2016», a dit M. Boulanger.

Il faudra tout de même être patient avant d’être fixé sur le costaud projet d’expansion de la phase 3 qui ferait grimper la production annuelle de l’aluminerie à 400 000 tonnes supplémentaires, a réitéré son dirigeant.

«Ce n’est pas une question de mois, c’est une question d’années avant qu’on prenne une décision», a-t-il affirmé.

Rester jeune

En 2017, Alouette a célébré la coulée de sa 10 millionième tonne d’aluminium en 25 ans d’existence. Elle produit environ 600 000 tonnes par année, qui se traduisent par l’emploi de 900 personnes et par des retombées de plus de 300 millions $ annuellement dans la région.

L’entreprise doit tout de même faire en sorte de «rester jeune», illustre Claude Boulanger.

En ce sens, il y aura de l’action chez Alouette en 2018. Uniquement cette année, des investissements de l’ordre de 40 millions $ sont prévus dans le cadre du projet de réfection des 594 cuves de l’entreprise et du maintien général des installations. L’an passé, c’était 25 millions $. De nombreux sous-traitants seront appelés à prendre part aux travaux, ce qui signifie aussi des retombées significatives pour les entreprises de la région.

À titre d’exemple, une seule cuve coûte environ 500 000 $ à remplacer. Au cours des deux prochaines années seulement, quelques 400 seront changées. C’est donc de dire qu’il y aura une pointe importante des activités à l’aluminerie d’ici 2019.

En même temps, les cuves passeront de la technologie AP40LE à AP40. Déjà implanté à plusieurs endroits dans le monde, AP 40 est surtout mieux connue du milieu.

«Beaucoup de gens ont travaillé cette technologie, donc nous connaissons mieux son potentiel», a dit Claude Boulanger. «On a toujours dit que nous étions en route vers 630 000 tonnes d’aluminium, ça va nous permettre de concrétiser ce jalon-là dans les prochaines années. Nous sommes en train de mettre la table vers ça», a-t-il poursuivi.

Outre le changement des cuves qui se fait généralement aux cinq ans, le rajeunissement de la flotte de véhicules, un peu d’automatisation, des améliorations en santé-sécurité et la mise à niveau des bâtiments sont au programme des prochaines années.

 

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