Des athlètes de la Basse-Côte-Nord sont privés de sports par manque de fonds

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Le jeune Mason Buckle de Blanc-Sablon ne pourra pas aller en compétition à Sept-Îles cette année, en raison du manque de fonds.

De jeunes sportifs de la Basse-Côte-Nord ne pourront plus aller à des compétitions régionales, faute d’argent, puisqu’ils doivent prendre l’avion pour voyager.

Une grande partie de la Basse-Côte-Nord est isolée puisque la route 138 n’est toujours pas terminée. Chaque année, les jeunes qui font du sport étudiant dans les écoles secondaires d’une douzaine de municipalités, situées entre Blanc-Sablon et Kegaska, doivent prendre l’avion pour se rendre à Sept-Îles ou Baie-Comeau pour participer à des compétitions régionales.

Chaque année, ça coûte ainsi entre 100 000 $ et 150 000 $ pour noliser des avions.

Plusieurs ministères et organismes de la Côte-Nord finançaient jusqu’à cette année le déplacement des athlètes, mais l’entente n’a toujours pas été reconduite pour l’année 2017-2018.

À la rentrée scolaire de septembre, il ne restait que 54 000 $ à l’enveloppe budgétaire.

Des parents sont en colère et exigent un réinvestissement pour permettre à leurs enfants d’affronter le reste de la région.

«Il est facile pour un jeune des régions moins éloignées de se rendre aux activités sportives par route. Il en est tout autrement pour nous avec un coût de billet d’avion trop élevé», peut-on lire dans la lettre cosignée par les parents Harold Dunn, Dean Buckel, Erica Joncas et Joselyne Roberts.

Découragement

Les entraîneurs de la région ont donc dû se consulter afin de sélectionner quelles disciplines allaient pouvoir bénéficier de l’argent disponible pour couvrir les déplacements.

«Avec le budget et les coûts, on n’a pas le choix de prioriser certaines disciplines. Une seule sortie peut coûter de 20 000 $ à 30 000 $», indique la directrice de la Commission scolaire du Littoral, Lucy de Mendoça.

Les parents ont qualifié la situation de «véritable injustice». «Moi, je dois dire à mon enfant que parce que nous avons décidé de vivre en Basse-Côte-Nord, elle ne peut pas aller aux régionaux», a témoigné Érika Joncas, dont la fille pratique le cross-country.

Les enfants commencent également à remettre en question le choix de leurs parents de faire leur vie en Basse-Côte-Nord. «Nos jeunes nous demandent pourquoi on reste ici. Forcément, la question se répète sans cesse dans notre tête et on se demande nous aussi pourquoi», a dit Mme Joncas.

Budget manquant

Depuis 2008, l’unité régionale Loisir et Sport Côte-Nord et l’ancienne conférence régionale des élus (CRÉ) ont réussi à faire atterrir deux ententes spécifiques d’une valeur respective de 641 000 $ et 483 000 $. Concernant la possibilité d’une nouvelle entente, la DG confirme que des pourparlers sont déjà en cours.

De son côté, la Commission scolaire du Littoral prévoit contribuer pour la première fois au fonds si une nouvelle entente venait à être conclue prochainement.

 

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