Michèle Richard: Une flamme bien allumée

Par Éditions Nordiques 21 septembre 2017
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Michele Richard et son chien Ari ; Portrait ; Studio de Pratick Seguin, 5505 Iberville no235, Montreal ; 2016-06-22 - Photo : Patrick Seguin/Les Publications Charron et Cie inc./Groupe TVA

Michèle Richard entend continuer à mener sa carrière dans le milieu artistique à sa manière. Elle fait preuve d’une détermination hors du commun.

Parmi les artistes invités de la Tournée des idoles 2 qui s’amène sur la Côte-Nord, Michèle Richard est un visage marquant du milieu artistique québécois.  Elle demeure toujours aussi passionnée par ce métier qu’elle exerce depuis plus de 60 ans, même si son parcours n’a pas toujours été un long fleuve tranquille. 

La force de caractère dont Michèle Richard fait preuve depuis ses débuts est sûrement l’un des éléments qui expliquent sa longévité dans le milieu artistique. «La discipline et l’énergie, ça vient principalement de mon père. Les gens d’une autre génération se souviennent encore de lui. C’est à ses côtés que j’ai fait mes débuts. Je crois sincèrement que mon destin a toujours été calqué sur le «show-business». J’assume très bien ce fort tempérament. Ça pose parfois problème pour les autres autour», affirme-t-elle.

L’artiste reconnue pour sa polyvalence ne regrette aucunement son parcours parfois sinueux. «À la fin des années 60, après avoir été «miss télévision», je travaillais tellement dans les boîtes de nuit que j’en étais aphone. J’ai arrêté de faire de la scène. Le public ne s’est jamais senti délaissé, car on me voyait beaucoup à la télévision. C’est mon gérant de banque qui s’en est rendu compte», dit-elle avec beaucoup d’autodérision. Elle ajoute même qu’elle est «trop pauvre pour faire des coups de tête».

Durant sa carrière artistique, elle a toujours entretenu une très grande proximité avec les gens. «J’ai l’impression de retrouver ma famille quand je monte sur scène. J’entretiens un lien aussi intime avec mon public. On cohabite ensemble depuis plus de 60 ans. Je n’ai pas pris d’année sabbatique. C’est tout ce que je sais faire. C’est qui me tient debout, vivante, amoureuse, indique-t-elle. Je suis toujours sur le qui-vive pour donner le meilleur de moi-même.»

Comme plusieurs de ses pairs, l’interprète a toujours autant de plaisir à faire ses succès sur scène qu’elle en avait à ses débuts. «Jamais je ne m’en lasse. Je les fais aujourd’hui d’une manière différente. Par exemple, «Je suis libre» n’a pas la même signification», soulève-t-elle.

Bien entourée

Lors de cette Tournée des idoles 2 qui s’arrête à la Salle Jean-Marc-Dion de Sept-Îles le 23 septembre et le lendemain au Centre des arts de Baie-Comeau, elle est appelée à partager la scène avec de multiples artistes de sa génération, dont Patrick Zabé, Bruce Huard, Les Miladys, Jenny Rock et Serge Laprade, avec qui elle s’est réconciliée après de nombreuses années de silence radio.

«Éric Salvail nous a réuni Serge Laprade et moi aux Gémeaux, il y a deux ans. Ç’a été un moment marquant pour les gens. J’ai de la difficulté à comprendre pourquoi. L’émission Garden Party que nous avons animée à TQS n’avait duré que trois mois. C’était un show d’été. J’ai quitté au début de la saison suivante pour ne pas revenir, enchaîne-t-elle. On est reparti sur de nouvelles bases. On a décidé de ne pas revenir sur le passé.»

Importante logistique

La présentation du spectacle dans la région s’accompagne d’une imposante logistique. «On fait cette tournée dans un grand autobus. C’est une grosse production. On est une vingtaine de personnes qui se déplacent. Si vous croyez que moi j’ai de l’énergie, je vous invite à voir Jenny Rock», dit Mme Richard. «Il y a aussi des moments très tendres dans ce spectacle. Les gens sont appelés à vivre toute une gamme d’émotions. Ce spectacle est bien rôdé», renchérit-elle.

Même si elle n’a pas séjourné à de multiples reprises sur la Côte-Nord et que cela remonte à plusieurs années, la chanteuse conserve encore de très bons souvenirs de ses passages. «J’ai vu la route vers Sept-Îles se construire. C’était mon premier grand voyage. Ça m’avait impressionnée», confie-t-elle. «Dans les années 75, il y avait une exposition et on m’avait demandé de chanter dans l’aréna. Je devais avoir des musiciens. Ils sont arrivés en retard. J’ai dû monter seule sur scène et chanter a capella. Le public tapait du pied au rythme de mes chansons. C’était un moment magique que je garde bien en mémoire.»

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