Érosion des berges:Six propriétaires à la croisée des chemins

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L’érosion des terrains de la place McCormik compromet la sécurité des citoyens.

Après plusieurs années d’inquiétude concernant l’avenir de leurs terrains rongés par l’érosion des berges, six citoyens de la place McCormick à Port-Cartier en sont maintenant à la croisée des chemins. Le ministère de la Sécurité publique (MSP) et la Ville de Port-Cartier leur laissent finalement deux options : la démolition ou le déménagement.

Six propriétaires de la place McCormick ont été convoqués à une rencontre privée avec des représentants du MSP et des membres du conseil de la Ville de Port-Cartier afin de se faire présenter deux scénarios concernant l’avenir de leur terrain qui, depuis les fortes tempêtes de l’hiver, ont été grugés de manière à compromettre la sécurité des citoyens.

Lors cette rencontre d’environ 1h30 à laquelle les membres du conseil ont refusé l’accès du Nord-Côtier, le MSP à offert aux citoyens une allocation de 159 208$ servant à compenser les frais relatifs à la démolition ou au déménagement de leur propriété, tel que stipulé par le Programme général d’aide financière lors de sinistres réels ou imminents.

«Insuffisant»

Une allocation que les citoyens jugent insuffisante par rapport à la valeur du terrain, de la propriété, de l’inquiétude et du panorama unique dont jouissaient les résidants de la place McCormick. «Tout le monde est comme pogné, tout le monde est perdant. On a mis du temps, on a mis de l’argent. 160 000 ce n’est rien. On n’a aucun dédommagement moral. C’est dur à avaler», soutient Michaël Harrisson, un résident touché.

«Évidemment, les citoyens considéraient que les sommes n’étaient pas suffisantes, ce qui est aussi notre avis, mais on leur a dit que le premier ministre avait annoncé des ajustements pour les familles touchées par les inondations et qui doivent elles aussi déménager ou laisser leur maison et qu’on s’assurerait qu’ils ne seraient pas oubliés là-dedans auprès du ministre (du MSP, Martin) Coiteux» a fait savoir la mairesse Violaine Doyle.

En parlant d’ajustements, la mairesse fait référence à la bonification annoncée par le gouvernement et qui faisait passer l’allocation à 200 000$. Dans le cas de Port-Cartier, des discussions politiques sont en cours afin de déterminer si les sinistrés pourront avoir droit au même type d’indemnité. «Regarde mon voisin, en bas de 200 000$ c’est sur qu’il ne part pas, c’est l’équivalent de sa préretraite», a rajouté Harrisson.

Deux options

«Ce qu’ils nous offrent, c’est soit de déménager dans le rond-point situé en face de nos maisons ou de prendre l’argent et de s’en aller», a résumé Michaël Harrison. En effet, selon le programme d’aide financière, les sinistrés de la Place McCormick doivent choisir entre partir avec l’argent et laisser la Ville démolir leur maison ou se servir de l’argent pour couvrir les frais de déménagement.

«La première étape, c’est la décision des citoyens. Dans le cas d’un départ, la responsabilité de la Ville c’est de reprendre les terrains qui sont concernés et de s’assurer de la démolition des maisons et de déplacer les débris vers le LET de Sept-Îles. Actuellement, ce sont 25 000$, dont la moitié sera assumée par la Ville, qui est prévue par le MSP pour ce processus […] Dans le cas d’un déménagement, il y a six terrains disponibles dans le rond-point», explique la mairesse Doyle.

Déception

C’est avec déception que les victimes de l’érosion se rappellent le rapport de 2013, réalisé par la firme d’ingénierie Dessau, qui suggérait l’empierrement et la recharge de plage afin de mieux protéger les terrains touchés. Deux ans plus tard, la municipalité annonçait une entente de subvention de 200 000$ avec le MSP devant servir à couvrir les frais des éventuels travaux.

Finalement, à la suite de la tempête du 30 décembre 2016, les ministres Martin Coiteux et Pierre Arcand s’étaient déplacés à Port-Cartier afin d’autoriser l’enrochement. Il y a longtemps que le dossier d’érosion des berges existe à Port-Cartier. Plusieurs des résidants s’expliquent mal pourquoi aucune action concrète de protection n’a été menée. Une situation qui ne «satisfait personne»,selon M. Harrisson.

De son côté, la mairesse assure le bon usage de la subvention et l’appui du conseil envers ses citoyens. «Ce 200 000$-là est toujours dans les coffres de la Ville, on devrait signer une nouvelle entente pour voir de quelle façon on va intervenir une fois qu’on aura les terrains afin de les protéger. Aussi, on a dit aux gens que s’ils avaient des situations particulières que le conseil allait être ouvert à aider les gens avec toute solution qui fera du sens»,indique la mairesse.

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