Dédommagement:  Le temps de ne pas abandonner Anticosti, clame le maire

Par Fanny Lévesque 20 avril 2017
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À l’heure où Québec cherche à dédommager les partenaires de la société Hydrocarbures Anticosti pour mettre fin à la campagne de forage sur l’île, le maire John Pineault martèle qu’il faut plutôt profiter de «l’échec de l’aventure pétrolière» pour «mettre en valeur l’extraordinaire capital nature et patrimonial» de l’endroit et créer un fonds de développement.

Le maire d’Anticosti interpelle Québec pour la création d’un fonds de développement de la communauté et de mise en valeur du patrimoine culturel et naturel de l’île. John Pineault espère convaincre l’État de devenir partenaire «d’un renouveau de l’île» et non pas «abandonner les Anticostiens» avec l’arrêt possible du projet d’exploration pétrolière et gazière sur Anticosti.

Au début avril, Québec a confirmé qu’il «avait initié des négociations» avec ses partenaires d’Hydrocarbures Anticosti, dont Pétrolia, pour mettre fin au projet. Selon Le Devoir, les partenaires de la société en commandite réclameraient 200 millions $ pour la rupture du contrat, signé sous le règne du gouvernement de Pauline Marois en 2014.

«L’aventure malheureuse de rechercher d’hydrocarbures sur Anticosti ne peut se conclure seulement par la compensation d’une entreprise pétrolière», affirme M. Pineault. La création d’un fonds de développement pourrait permettre notamment de bonifier l’offre touristique et l’établissement de nouvelles familles, alors que la population est en déclin. «Le retrait de Pétrolia doit s’accompagner d’un renouveau», dit-il.

«Capital de sympathie»

Anticosti affirme par ailleurs devoir «gérer l’intérêt» suscité par sa candidature pour être désigné site du patrimoine mondial de l’UNESCO, une initiative soutenue par 25 000 personnes et le gouvernement du Québec. «Les gens veulent venir à Anticosti. De grandes organisations font activement la promotion de l’île, des scientifiques, des amateurs de grande nature veulent vivre l’expérience», lance le maire.

John Pineault assure que «le capital de sympathie» pour Anticosti est «incroyable» à l’heure actuelle et que Québec doit en profiter notamment pour rendre l’île plus accessible et attractive. «(…) Les téléphones sonnent, les courriels entrent tous les jours. Des entrepreneurs verts veulent investir sur l’île. C’est une occasion inouïe de relancer Anticosti sur la base d’une vision de développement durable», poursuit-il.

La municipalité doit adopter «au cours des prochaines semaines» son plan stratégique 2017-2020. La liste des besoins est longue. Anticosti souhaite renouveler ses infrastructures en matière d’eau potable, de services de santé et communautaires, améliorer la desserte maritime et aérienne. Pour ce dernier point, Anticosti réitère que Québec devrait reconnaitre un statut de communauté insulaire à l’île.

Invitation à Couillard

Selon le maire Pineault, Philippe Couillard aurait manifesté son intention de visiter l’île cet été. La municipalité assure déjà qu’elle l’accueillera «avec enthousiasme» et qu’elle en profiter pour lui demander d’appuyer «concrètement (leur) vision d’avenir». John Pineault entend conclure une entente avec l’État pour le développement et la mise en valeur de l’île grâce à un fonds pour la soutenir.

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