Alderon : Retombées alléchantes pour le Québec

Par Fanny Lévesque 11 avril 2017
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Le projet minier d’Alderon est encore sur la planche à dessin, mais déjà, offre des possibilités de revenus alléchants pour le Québec et le Labrador pendant les 24 années de vie anticipées du dépôt ferreux. L’ouverture de la mine créerait à elle seule 400 emplois directs.

Le déploiement de la mine Kami pourrait amener 459 millions $ dans les coffres de l’État québécois en taxes et impôts et contribuer à la hauteur de 3,2 milliards $ à son PIB. Ces chiffres sont tirés de l’étude d’impact économique réalisée par la firme Strategic Concepts et le Dr Wade Locke de l’Université Memorial pour le compte d’Alderon.

«Ce sont de bonnes nouvelles», a réagi le président et chef de la direction de la société, Mark Morabito. L’entreprise a cherché à connaître la hauteur «des impacts économiques du projet pour sa durée de vie». Les données rendues publiques la semaine dernière sont donc pour les 24 ans projetés de la mine et ses deux années de construction.

Pour le Québec, Alderon prévoit la création de 42 620 emplois «directs, indirects et induits», calculés en «années-personnes». Pour Terre-Neuve-et-Labrador, le chiffre atteint 32 000 «années-personnes», des revenus de 2,2 milliards $ dans l’économie locale et une contribution importante de 14 milliards $ au PIB de la province.

Mais avant de pouvoir rêver à son apport économique, Alderon doit réunir 897,5 millions $ pour démarrer son projet, situé près des villes minières de Labrador City, Wabush et Fermont. La société est parvenue à réduire sa facture initiale de 1,3 milliard $ grâce à l’utilisation éventuelle des installations maintenant publiques de Pointe-Noire à Sept-Îles.

Un million pour Scully

La minière mire aussi l’achat de la fosse de la vieille mine Scully à Wabush, opérée à l’époque par Cliffs Natural Resources, mais qui n’a toujours pas trouvé preneur dans le cadre de la liquidation légale du géant américain. Alderon a révélé cette semaine avoir fait une offre de 1 million $ pour mettre la main sur ce qu’elle recherche à Scully.

Alderon souhaite aménager son dépôt de résidus miniers dans la fosse de la mine, voisine de sa propriété. «Nous n’offrons pas un énorme montant parce que ce que nous achetons techniquement, c’est une responsabilité», a expliqué le grand patron. C’est que dans son offre, Alderon assure qu’il prendra en charge les obligations environnementales du site.

Trois autres parties sont aussi en lice pour acquérir la mine Scully. Le contrôleur de la liquidation des actifs de Cliffs a lancé en mars un ultime processus de vente. Les acheteurs intéressés devaient soumettre leur proposition avant le 27 mars, accompagnée d’un dépôt de 750 000$. Alderon confirme avoir déposé 250 000$.

Si Alderon ne remporte pas la mise, M. Morabito admet que le coût du projet tournera plutôt autour de 1,2 milliard. «Ça ne veut pas dire qu’on n’ira pas de l’avant», prévient-il. «Ça veut juste dire que ce sera plus difficile». La société lorgne débuter la construction de la mine en 2018 pour l’opérer «à la fin 2020».

Alderon dit d’ailleurs attendre le dénouement de Scully pour progresser dans sa recherche de financement. Pour l’heure, la société explique préférer «approcher les gouvernements» quand les fonds privés seront réunis. Québec confirme de son côté que la Société du Plan Nord, propriétaire des actifs de Pointe-Noire, «est en contact et échange» avec la minière.

Le gisement Kami doit produire 8 millions de tonnes de concentré de minerai de fer par an. La totalité de la production est déjà promise à l’aciériste chinois et partenaire du projet, Hesteel (60%) et à Glencore (40%).

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