Bois d’œuvre: Ottawa doit soutenir les communautés forestières du Québec, dit Doyle

Par Fanny Lévesque 10 avril 2017
Temps de lecture :

La mairesse de Port-Cartier, Violaine Doyle, presse Ottawa d’accorder des garanties de prêt aux entreprises forestières qui risquent de subir les contrecoups de la négociation sur le bois d’œuvre entre le Canada et les États-Unis. Les voix de l’Union des municipalités du Québec, du provincial et de la députée fédérale de Manicouagan s’ajoutent aussi à celle de Mme Doyle.

Violaine Doyle exige du gouvernement fédéral «qu’il tienne compte des intérêts des communautés forestières», comme Port-Cartier, dans ses négociations «devant conduire à un nouvel accord sur le bois d’œuvre». La mairesse était d’ailleurs à Québec à la fin mars pour la réunion du Comité sur la forêt de l’Union des municipalités du Québec (UMQ).

«Justin Trudeau doit agir avec diligence afin d’atténuer les impacts néfastes de (l’imposition des droits compensatoires) sur l’économie de la région de Port-Cartier. Il est temps pour lui de démontrer sa préoccupation et son empathie à l’égard des régions forestières et d’appuyer les demandes formulées par le gouvernement du Québec et l’ensemble des partenaires forestiers de la province», a-t-elle souligné.

Plusieurs voix s’élèvent pour réclamer des droits compensatoires faibles et des garanties de prêt pour les entreprises forestières alors qu’une nouvelle entente sur le bois d’œuvre entre les États-Unis et le Canada pourrait se traduire par l’imposition de droits compensateurs et antidumping. La décision préliminaire de nos voisins du sud est attendue pour fin avril. Il est probable que des taxes à l’exportation soient imposées.

Collaboration nécessaire

L’Union des municipalités du Québec et le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, Luc Blanchette, se sont d’ailleurs joints aux partenaires forestières pour «réitérer qu’il est nécessaire pour le gouvernement fédéral de collaborer avec les provinces et l’industrie dans les efforts de résolution du conflit», a fait savoir l’UMQ. Ottawa doit «s’engager à soutenir l’industrie forestière», a assuré l’Union, dans un communiqué.

L’UMQ, tout comme la Ville de Port-Cartier, préconise la mise en place d’un programme de prêts ou de garanties de prêt pour permettre aux industriels du Québec «de composer avec l’imposition de taxes à l’exportation».

Gill veut «mettre de la pression»

Pour sa part, la députée fédérale de Manicouagan, Marilène Gill, assure ne pas lésiner sur les efforts pour que le gouvernement de Justin Trudeau «s’intéresse» aux préoccupations des acteurs touchés par la négociation sur le bois d’œuvre. Elle réclame aussi la mise en place de garanties de prêt et déplore «les réponses très floues» qu’elle reçoit du gouvernement.

«Mon but est de sensibiliser tous les élus (fédéraux) du Québec», a indiqué la députée du Bloc québécois. «C’est d’aller les voir pour, d’une certaine façon, mettre de la pression. On n’a pas le choix, il faut que les gens en prennent connaissance et se positionnent. Si ça peut aider que quelques députés, comme des libéraux de l’Outaouais où l’industrie est importante, donnent leur soutien, ça serait intéressant pour aller dans le même sens que Mme Doyle par exemple».

L’industrie forestière donne du travail à quelque 60 000 Québécois.

Partager cet article