Sarah Cleary: Guérir à travers l’art

Par Éditions Nordiques 10 septembre 2016
Temps de lecture :

Sarah Cleary était l’une des artistes invitées du Symposium d’art MAMU «Ensemble», qui s’est déroulé au Musée Shaputuan du 22 au 24 août. Ses racines autochtones sont un élément central de ses œuvres qui sont d’un réalisme déconcertant. 

Originaire de la communauté innue de Mashteuiatsh. Sarah Cleary met ses origines irlandaise, abénakaise et québécoise au cœur de sa démarche artistique qui reflète une réelle ouverture sur le monde. «Je vais à la chasse. Je tanne des peaux. Je suis une porteuse de traditions. Les histoires autochtones me nourrissent. Je défends qui je suis. C’est dans mes valeurs. J’ai fait les choix d’assumer pleinement ces racines», avance-t-elle.

L’art étant pour elle un moyen utilisé pour entrer en communication plus facilement avec les gens. «Mon art sert de médiateur. Je me sens davantage en confiance pour échanger avec les gens. Si ça ne connecte pas avec quelqu’un, j’aurais beaucoup de difficultés à me livrer à blessures ouvertes, enchaîne-t-elle. Quand j’arrive à le faire, c’est comme une délivrance. Ça me prouve que je peux encore faire confiance aux autres.»

Des traces de soi

Autodidacte, l’artiste souligne inclure des éléments de sa personnalité dans chacune de ces œuvres. «Dans chacun de mes portraits, il y a quelque chose de moi que j’y insère. C’est parfois plus discret. Je ne fais pas uniquement des portraits. Je fais beaucoup d’art guérison. La peinture me permet d’exorciser les douleurs de mon passé, confie-t-elle. Il y a des toiles que je brûle à la fin. Je n’ai plus besoin de cette trace et je ressens le besoin de m’en libérer une fois pour toutes.»

Comme plusieurs de ses pairs, elle considère l’art comme un élément rassembleur. «Les artistes autochtones et allochtones deviennent des médiateurs. Ce sont très souvent des personnes ouvertes d’esprit. On sert d’ambassadeur. On contribue à faire tomber certains préjugés. On fait en sorte que les gens apprennent à mieux se connaître entre eux. On ouvre le dialogue. On va parfois jusqu’à la dénonciation.  Je trouve ça merveilleux.»

Des valeurs rassembleuses

Une chose est certaine, Sarah Cleary adhère pleinement aux valeurs prônées par les organisateurs du Symposium d’art MAMU «Ensemble». Un événement qui permet à des artistes autochtones et non autochtones de se rencontrer et d’aller à la rencontre des visiteurs pour échanger autour du processus de création. C’est ce qui l’a amené à prendre part au projet «Microcosme» faisant l’objet d’une exposition itinérante qui a circulé jusqu’à maintenant dans huit musées ou centres d’art.

 

 

Partager cet article