Mine du lac Bloom: Vers une relance pas si lointaine

Par Fanny Lévesque 1 juin 2016
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Le président du conseil d’administration et président-directeur général de Champion Iron Limited, Michael O’Keeffe et le vice-président à l’ingénierie, David Cataford.

La faiblesse du marché du fer ne freine pas les ardeurs de Champion Iron Limited, nouveau propriétaire de la mine du lac Bloom. La société planche déjà activement sur le redémarrage des activités, dont l’arrêt a renvoyé 550 travailleurs à la maison.

 La minière, qui a créé l’entité, Minerai de fer Québec dont l’État est partenaire, a l’intention de remettre les opérations en marche dès que les «conditions vont le permettre», a affirmé le vice-président à l’ingénierie, David Cataford, lors d’une visite média, organisée à l’invitation de Champion, mardi.

«On voit que les installations ici sont prêtes à être redémarrées», a-t-il poursuivi. Sur le terrain, rien ne pouvait laisser croire que Cliffs tirerait un trait sur les activités de sa mine, payée 4,9 milliards $ en 2011. Les équipements sont toujours bien en place, tout comme le matériel nécessaire à la phase 2 sur laquelle tablait la minière américaine avant la fermeture de la mine en décembre 2014.

«Ici, l’argent a déjà été investi», n’hésite pas à dire le président-directeur général et président du conseil d’administration de Champion Iron Limited, Michael O’Keeffe, qui évalue que les activités pourraient reprendre avec un prix du fer oscillant entre 50 et 60 dollars la tonne, «qui se maintiendrait sur le long terme», nuance-t-il.

Le prix de vente de la tonne se négocie actuellement autour de 50 dollars, mais il fluctue beaucoup. Il y a quelque mois, sa valeur a chuté sous la barre des 40 dollars, faut-il le rappeler.  «La priorité sera de faire fonctionner avec succès la phase 1», a indiqué le PDG. Pas donc question d’investir maintenant dans la deuxième phase d’expansion, complétée à plus de la moitié par Cliffs.

«Ensuite nous pourrons potentiellement nous développer, nous avons beaucoup de ressources dans le sol et une deuxième phase presque complétée. Mais commençons à marcher avant de courir», a rappelé le grand patron.

Avec l’aide de Québec, Champion est parvenue à garnir un bas de laine de 44 millions $ pour, à tout le moins, maintenir les installations en veilleuse pendant 24 mois. «Ce dont nous avons besoin pour redémarrer se chiffre en dizaines, et non en centaines de millions», a précisé M. Cataford. Impossible d’aller plus loin avant que l’ingénierie de détails ne soit complétée, «l’une des prochaines étapes».

Champion compte redéfinir complètement le circuit de récupération du minerai avant une reprise. Cette amélioration technologique permettra à la société de récupérer 10% plus de minerai de sa production, dont la teneur en fer est supérieure à 66%. «Ça va nous permettre d’être plus compétitifs» et d’avoir moins de perte dans à l’étape du «nettoyage» du minerai, explique-t-il.

Champion Iron Limited a profité de la liquidation légale de Cliffs Natural Resources pour mettre la main sur la mine de Fermont pour 10,5 millions $, en avril. Minerai de fer Québec est copropriété de Champion et de Québec, qui possède 36,8% des actions.

Le gouvernement a, par l’entremise du fonds Capital Mines Hydrocarbures, investi 14 millions $ dans la nouvelle entité et 6 autres millions dans le montage financier de 30 millions $, ficelé par Champion. Une quarantaine d’employés sont toujours en poste à Fermont pour assurer le maintien des installations depuis leur fermeture, en décembre 2014.

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