Le réseau de la santé est atteint de «structurite», selon un syndicat

Par Éditions Nordiques 7 avril 2016
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La présidente du FSQ-CSQ, Clair Montour, et la présidente du SIISNEQ-CSQ, Nathalie Savard.

La Fédération de la santé du Québec (FSQ-CSQ) dresse un bilan négatif de la Loi 10 plus d’un an après son entrée en vigueur. Cette loi a créé les Centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS). Pendant que le réseau est atteint de «structurite», les problèmes au niveau des services ne sont pas réglés, selon le syndicat.

De nombreux changements de structures ont eu lieu dans le réseau de la santé ces dernières années, que ce soit la création des Centres de santé et de services sociaux (CSSS) en 2005, la fusion des CSSS de Sept-Îles, de la Minganie et de la Basse-Côte-Nord en 2011 ou la création des CISSS il y a un peu plus d’un an. Cet autre changement de structures fait en sorte que «tout est à refaire», affirme Nathalie Savard, présidente du Syndicat des intervenantes et intervenants de la santé du Nord-Est québécois (SIISNEQ-CSQ). «Et pendant ce temps-là, on ne parle pas des vraies affaires», dénonce Mme Savard.

La présidente du syndicat qualifie de «structurite» cette propension des gouvernements à changer les modèles de gouvernance dans le réseau de la santé. Parmi les «vraies affaires» qui ont été mises de côté pendant la période de transition pour former le CISSS Côte-Nord, Mme Savard pointe l’utilisation de la main-d’œuvre indépendante.

Compressions budgétaires

«Le PDG (Marc Fortin) dit qu’il faut diminuer la main-d’œuvre indépendante, mais ça ne se fait pas en criant ciseau. Ça fait des années qu’on parle de ça», déplore-t-elle. Elle rappelle qu’un rapport produit en 2013 a apporté des solutions à cette situation, mais celui-ci est «empoussiéré», dénonce Nathalie Savard.

De son côté, Claire Montour, présidente de la FSQ-CSQ, dénonce les compressions budgétaires dans le réseau de la santé. Selon elle, la moyenne de budget nécessaire pour «le fonctionnement régulier» du réseau est une augmentation de 5,6%. Dans son dernier budget, le gouvernement du Québec a limité l’augmentation des dépenses à santé à 2,4%. Mme Montour croit que le ministre n’a pas raison de dire qu’il y réinvestissement dans le réseau de la santé cette année, puisque l’augmentation des dépenses était limitée à 1,8% l’an dernier.

Nathalie Savard affirme que la chicane régionale sur le nombre de cadres à Baie-Comeau et à Sept-Îles est une question politique. «Les cadres, qu’ils soient à Baie-Comeau ou à Sept-Îles, on ne les voit peu ou pas», a-t-elle mentionné.

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