Fin de FerroQuébec: Sept-Îles réclame un plan stratégique

Par Fanny Lévesque 17 Décembre 2015
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Le président de Développement économique Sept-Îles, Luc Dion, le maire, Réjean Porlier, le président de la Chambre de commerce, Marc Brouillette et le président-directeur général du Port, Pierre D. Gagnon.

Les acteurs du milieu économique et la Ville de Sept-Îles ont appris «avec consternation» la décision de FerroQuébec de suspendre son projet de construction d’une usine de silicium à Port-Cartier, perçu par plusieurs, comme une lueur d’espoir dans une économie qui subit les contrecoups de l’effondrement du marché du fer.

La Ville, le Port, la Chambre de commerce et Développement économique Sept-Îles (DÉSI) ont convié la presse et leurs membres, qui ont été nombreux à répondre à l’invitation, pour faire le point sur la situation économique régionale, au lendemain du coup dur encaissé par toute la Côte-Nord. «Il va nous falloir un plan global de développement rapidement», a mentionné le maire, Réjean Porlier.

«Un plan stratégique avec les outils dont la Côte-Nord a besoin pour nous donner un coup de main et surtout, stabiliser notre économie», a-t-il poursuivi. Le milieu interpelle d’ailleurs directement le premier ministre, Philippe Couillard, pour qu’il se mette à l’œuvre «dès demain» en planchant, avec la Côte-Nord, sur la recherche de solutions durables pour l’économie, trop souvent dépendante des ressources naturelles.

Sept-Îles prône pour un meilleur fractionnement des contrats offerts dans le secteur public, notamment par le ministère des Transports du Québec et Hydro-Québec. «Le projet La Romaine constitue une source d’opportunités actuelles pour nos entrepreneurs si la société d’État s’engage à augmenter substantiellement le fractionnement de contrats», mentionne le président de Développement économique Sept-Îles, Luc Dion.

Par ailleurs, la Chambre de commerce de Sept-Îles somme ces deux derniers grands donneurs d’ordres d’effectuer leurs paiements destinés aux PME régionales dans des délais acceptables. «Cela ajoute à leurs difficultés financières, car les dépenses reliées à la réalisation de ces contrats ont déjà été engrangées», affirme le président, Marc Brouillette.

Selon lui, certaines PME se sont d’ailleurs placées dans une situation économique «grave» dans l’attente du démarrage du projet de FerroQuébec. «Un plan d’action à court terme permettrait de leur donner un souffle d’air», a ajouté M. Brouillette, qui souligne l’importance de la protéger «nos acquis» en supportant les initiatives locales et accélérant le traitement de dossiers.

Opportunité ratée

Le milieu économique n’hésite pas à dire que le «sens du timing» n’est pas la force du gouvernement dans le démarrage de projets, dans le contexte où les investisseurs disposent souvent d’une fenêtre d’opportunités bien précise dans le temps. «Malheureusement, le temps a passé, et la fenêtre aussi. Le gouvernement doit accélérer le processus décisionnel dans tous les dossiers», a affirmé M. Brouillette, citant le projet de Port-Cartier.

Même si personne ne peut savoir si l’octroi plus rapide du certificat d’autorisation environnementale par Québec à FerroQuébec aurait changé la décision de la société, «force est de constater que quelque 18 mois se sont écoulés (…) et que FerroQuébec n’aura jamais reçu son décret, malgré l’absence d’opposition» dans la région, ce qui est «incompréhensible», selon Marc Brouillette.

Les intervenants du milieu économique réitèrent du même souffle la création d’un fonds de diversification régional, tel qu’il a été octroyé dans d’autres régions du Québec.

 

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