Simon Gauthier: Un rêveur éveillé

Par Éditions Nordiques 9 septembre 2015
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Après un été passé à Sept-Îles et avant d’entamer une tournée d’un mois en Europe cet automne, Simon Gauthier offrira une représentation de son spectacle «Le Vagabond Céleste», le 11 septembre à 20h à l’auditorium du Cégep de Sept-Îles. Une occasion en or pour découvrir un conteur nord-côtier, dont le talent traverse les frontières.

«Je n’ai pas passé un été complet ici depuis près de 20 ans. Ça m’a fait du bien de revenir chez nous. J’ai revu des gens que j’apprécie et que je connais depuis longtemps. Ce sont des éléments qui ne peuvent être reproduits ailleurs. La Côte-Nord est, pour moi, un des plus riches pays au monde par sa faune et sa flore. Je rêve d’un pays dans lequel ce trésor sera reconnu à sa juste valeur», enchaîne celui qui croit fermement que les fous ouvrent la route que les sages emprunteront ensuite.

«La Côte-Nord est, pour moi, un des plus riches pays au monde par sa faune et sa flore. Je rêve d’un pays dans lequel ce trésor sera reconnu à sa juste valeur» – Simon Gauthier

Pour une deuxième année consécutive, l’artiste avait été invité à prendre part au Festival du conte et de la légende de l’Innucadie à Natashquan. Un événement, dont la mission plait à l’artiste. «Je suis très heureux de ce pont qui est fait entre les Autochtones et les non autochtones. Une réelle rencontre se produit. C’était magique de voir l’émerveillement d’un conteur français (Pierre Delhy). Ça m’a fait prendre conscience qu’on a un sacré beau bijou entre les mains.»

La nature : un élément central

Inspiré par tout ce qui l’entoure, le conteur s’émerveille, encore aujourd’hui, devant les beautés de la nature. «J’aime y être seul et entendre tinter les feuilles. Les couleurs d’un coucher de soleil me procurent le plus grand des plaisirs. Je me plais à rêver et à nourrir l’imaginaire des gens. Je sais très bien que je ne pourrai pas revenir ici pour y refaire mes racines. Cependant, rien ne m’empêche de m’en nourrir. J’avais simplement envie de retrouver le paysage où j’ai grandi.»

Ce virtuose des mots et de la langue croit que la fonction première du conte demeure de raconter une histoire et que ce genre littéraire ne s’adresse pas uniquement aux enfants. «Il n’y a pas d’âge pour apprécier le conte. Ça donne une liberté au corps et à l’esprit. Ça permet de s’évader. Ça nourrit, avant tout, l’imaginaire. Ça ouvre des chemins et ça traverse la matière. Ça n’a pas de limite.»

Un hymne à la liberté

Présenté depuis plus de trois ans, Simon Gauthier sera accompagné de Benoît Rolland pour cette représentation du Vagabond Céleste qui s’inspire de l’histoire d’un homme toujours vivant qu’il a eu la chance de rencontrer à plusieurs reprises pour recueillir des tranches de vie. Un être qui nourrissait le rêve de devenir vagabond. Un objectif qu’il a poursuivi et atteint.

«Je ne me considère pas comme un vagabond. Je cherche à m’approcher d’un temps absolu. J’ai cherché à libérer le maximum de mon temps pour l’accorder à la création. Je ne voulais surtout pas mettre mes énergies au service de quelqu’un. Je le fais seulement si j’en ai envie. Je ne veux pas louer ma force de travail et je me réserve l’intégrité de dire oui ou non», affirme celui qui est le créateur du «baleinophone», un instrument de musique assez inusité qui reproduit assez fidèlement le son de ce mammifère marin.


 

 (Photo : Le Nord-Côtier)  

 

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