Les élus et les industriels de la Côte-Nord croient que seules de nouvelles discussions en privé avec le gouvernement permettront d’obtenir une compréhension commune des particularités de la région. Cette entente est un passage obligé pour dénouer la crise.
Par Roxanne Simard
Le gouvernement doit rencontrer aujourd’hui (15 juillet) les avocats des industriels de la Côte-Nord afin de discuter des mesures financières proposées par l’industrie. Cette rencontre est un pas dans la bonne direction selon Karl Blackburn, porte-parole chez Produits forestiers Résolu.
«C’est une étape importante parce qu’il faut se mettre d’accord sur le fait que nos propositions respectent les accords du commerce international. Toutefois, on doit discuter du cœur du débat, qui est l’évaluation de la valeur marchande de la fibre», explique-t-il
La porte-parole régionale du comité de la crise forestière, Micheline Anctil, est, elle aussi, convaincue que les discussions sur les particularités de la Côte-Nord doivent reprendre rapidement entre les industriels et le gouvernement. Il s’agit selon elle de la seule manière de réduire le fossé qui se dresse entre les façons de voir de chacun.
«On constate qu’il y a un écart très grand entre ce que le gouvernement véhicule et ce que l’industrie forestière nous dit. Il faut les laisser tenter de se comprendre, parce que ça ne peut se régler que par des discussions. Il faut une compréhension commune et partagée», affirme Mme Anctil.
Entente de principe
La semaine dernière, le ministre Lessard avait réitéré son plan d’aide de 13 millions $. Il avait aussi annoncé vouloir signer une entente de principe sur neuf des dix propositions des industriels.
«Sur les dix mesures opérationnelles qui nous ont été proposées par les industriels, nous sommes à mettre en place neuf d’entre elles qui permettront à l’industrie de pallier aux impacts de la tordeuse des bourgeons de l’épinette. Nous analysons également l’impact des autres demandes afin de nous assurer de leur respect des lois québécoises, du régime forestier en place et des accords commerciaux en vigueur. C’est 13 millions $ que je garantis à l’industrie, nous continuons le travail», a déclaré le ministre Lessard.
Toutefois, il s’avère après vérification des industriels et des élus que ces neuf mesures ne représentent rien de plus que ce qui avait été présenté précédemment aux trois compagnies.
«Ils peuvent dire qu’ils répondent à neuf de nos propositions, mais si on ne part pas du même endroit, ça ne correspond pas à la réalité. On doit s’asseoir et discuter pour que l’on parte tous de la même base. Je suis convaincu qu’avec la bonne foi de tout le monde, on est capable de trouver une solution. Il faut arrêter de faire des sorties fracassantes et d’envoyer des communiqués, il faut se parler», continue M. Blackburn.
Urgence de la situation
Mme Anctil répète l’urgence de la situation et l’importance de régler cette crise rapidement afin de venir en aide aux travailleurs «On demeure très inquiets des pertes d’emplois. C’est 1 700 emplois directs sur la Côte-Nord et c’est une industrie majeure de la région», rappelle la mairesse de Forestville.
(Photo: Archives)
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