La CRÉ maintient ses priorités en matière de transports

Par Fanny Lévesque 29 mai 2014
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La Conférence régionale des élus (CRÉ) de la Côte-Nord réaffirme que le développement «dynamique» de son territoire passe inévitablement par le prolongement de la route 138 en Basse-Côte-Nord, la réfection de la 389 vers Fermont et la construction d’un pont sur la rivière Saguenay. L’organisation ne manquera pas de sensibiliser le nouveau gouvernement libéral à ces trois priorités, qui cadrent selon sa présidente dans la volonté de Québec de relancer l’économie de la province.

La présidente de la Conférence régionale des élus de la Côte-Nord, Micheline Anctil, qualifie de «porteur» le discours inaugural prononcé par le premier ministre Philippe Couillard, à l’ouverture des travaux parlementaires, le 22 mai. Les libéraux espèrent mettre de l’avant une vaste stratégie pour redynamiser l’économie du Québec, ce qui ne fera pas sans les régions selon Mme Anctil.

«La Côte-Nord a un potentiel de ressources extraordinaire», a-t-elle lancé. «Nous voulons mettre ce potentiel en valeur, contribuer au développement du Québec mais surtout, en retirer des bénéfices pour nos communautés. (…) Ça ne se fera pas à n’importe quel prix, il faut que ça contribue également à notre développement», a martelé la présidente.

Or, ce développement se traduira par une occupation du territoire et son accès, selon la CRÉ. En ce sens, l’organisation est toujours en attente d’une première rencontre avec le nouveau ministre des Transports du Québec, Robert Poëti. Micheline Anctil croit d’ailleurs que la conférence bénéficiera d’une bonne écoute de la part du gouvernement, malgré que les deux députés de la région portent les couleurs du Parti québécois. «Tout à fait, nos demandes cadrent parfaitement dans leurs engagements de développement de l’économie québécoise et celle des régions», dit-elle.

Priorités bien définies
En février, la CRÉ et les communautés innues de la Côte-Nord ont uni leur voix pour réclamer des engagements fermes de la part du gouvernement pour le prolongement de la route 138 en Basse-Côte-Nord. Mais la doléance est restée lettre morte avec la tenue d’élections provinciales. «Ce n’est plus acceptable en 2014, de ne pas avoir de lien routier pour accéder à un territoire, et dont le potentiel de développement économique est extraordinaire», a mentionné Mme Anctil.

«Le désenclavement aurait de plus des impacts énormes sur les communautés et les populations qui sont isolées», a-t-elle ajouté. La CRÉ revendique des engagements financiers, mais aussi un échéancier clair des travaux de prolongement. L’organisation souhaite également que le gouvernement injecte les sommes nécessaires pour effectuer la réfection du tronçon reliant Port-Cartier à Baie-Comeau, sur le 138.

«En 2011, le gouvernement avait annoncé 100 millions $ sur dix ans pour ce secteur, mais les travaux n’ont jamais été enclenchés», se désole Mme Anctil. «On revient donc avec cette nécessité, il faut se remettre rapidement au travail, c’est un tronçon très achalandé qui se détériore et qui relie pourtant des villes d’importance pour la Côte-Nord», soutient-elle.

Réfection de la 389
Après leur sortie publique de février, pendant laquelle la CRÉ demandait aussi à Québec de procéder à la réfection de la route 389, l’organisation a reçu la confirmation que 250 millions $ allaient être injectés pour la période s’échelonnant de 2014 à 2019. «L’argent est au rendez-vous et nous en sommes très satisfaits», a fait valoir la présidente. «Maintenant, nous allons veiller à ce que les travaux s’exécutent.»

La CRÉ se dit néanmoins préoccupée pour l’après 2019, parce qu’il y aura «encore des travaux de réfection à faire», précise Mme Anctil. En 2009, les libéraux avaient annoncé des investissements de 438 millions $ pour la réfection de la 389, notamment dans le cadre de la mise en place du Plan Nord.

Pont sur le Saguenay
La construction d’un pont sur la rivière Saguenay entre Baie-Sainte-Catherine et Tadoussac figure aussi sur la liste des priorités de la CRÉ, alors que deux nouveaux navires pour assurer le lien maritime sont actuellement en construction. «Il est temps que l’on fasse une révision économique de ce projet», exprime Mme Anctil. Selon les dernières estimations, la construction d’un pont suspendu engendrait des coûts d’environ 800 millions $.

«Il va falloir tenir compte des nouveaux navires qui coûteront 64 millions, ce qui est plus coûteux de ce qui avait été estimé (…) Ce n’est pas trop tard, parce que la construction d’un pont pourrait prendre de huit à neuf ans, nous aurons alors quand même besoin de ces traversiers, qui pourraient ensuite être conduits vers d’autres services», explique-t-elle.

Selon la CRÉ, l’absence d’un pont reliant les deux rives est un «embûche» à la circulation, qui pourrait être beaucoup plus fluide. «Il y a aussi tout le temps d’attente qui engendre des coûts économiques aux transporteurs par exemple», cite la présidente. «Un pont serait aussi beaucoup plus attrayant pour les touristes», ajoute-t-elle.

La Conférence régionale des élus de la Côte-Nord regroupe des maires des différentes municipalités de la région sur son conseil d’administration, dont ceux de Sept-Îles et Port-Cartier.

La CRÉ réclame des engagements clairs pour la poursuite des travaux de prolongement de la route 138 en Basse-Côte-Nord. (Photo : courtoisie – MTQ)

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