L’Association des directeurs et directrices d’école du Nord-Est du Québec (ADENEQ) craint les coupures budgétaires qu’entrainera au sein de leurs écoles la diminution de taxes scolaires de 100 millions $ annoncée par le gouvernement.
Dans son projet de Loi 63, le gouvernement du Québec prévoit faire baisser les taxes scolaires des contribuables de 100 millions $ sur deux ans. Pour la Commission scolaire du fer seulement, le manque à gagner pourrait représenter 915 000$ par année pendant deux ans. Le nombre de techniciens et d’employés de soutien tels que les techniciens en éducation spécialisés en informatique et agent de bureau pourrait être amené à diminuer.
Selon l’ADENEQ, ce sont les élèves qui en subiront principalement les conséquences. «Pour l’école Dominique-Savio de Pentecôte, la commission scolaire m’alloue quelque chose comme sept heures d’éducatrice spécialisée par semaine. Après en avoir discuté, ils ont bonifié à 12 heures et moi, avec mes budgets, je l’ai monté à 16 heures. Si on retombe au point de départ, nous serons à sept heures», s’est alarmé Louis Ferland, directeur des écoles primaires Notre-Dame, St-Alexandre et Dominique-Savio.
L’Association souhaite sensibiliser la population sur l’utilisation de l’argent de ces taxes. «Il faut que les parents comprennent que le remboursement promis viendra réduire par ricochet les services de leurs enfants et les beaux projets auxquels ils aiment participer», a fait valoir M. Ferland.
Cas par cas
De son côté, la présidente de l’Association, Lise Madore, a précisé que les compressions toucheront aussi les directions d’établissement. Bien souvent, ces dernières doivent administrer entre deux et quatre écoles. Dans la région, elles doivent, de plus, composer au quotidien avec la distance.
«De Blanc-Sablon, en passant par Port-Cartier et Fermont, les directions doivent parcourir plusieurs dizaines de kilomètres entre les bâtiments, sans parler des professionnels qui offrent les services de base dans l’école et qui sont très divisés par l’éloignement entre les milieux», a-t-elle souligné.
Mme Madore considère que le financement actuel du système d’éducation ne répond pas aux réels besoins des écoles. «L’argent arrive dans les écoles sous forme d’enveloppes dédiées sans égard aux besoins spécifiques de l’école», a déploré Lise Madore.
Espoir en vue
L’Association des directeurs et directrices d’école du Nord-Est du Québec réclame plus d’autonomie aux écoles et pour se faire, l’élimination des mesures de financement ciblées. «Une analyse sérieuse doit être réalisée sur les impacts des restrictions budgétaires actuelles dans nos milieux qui fonctionnent déjà avec le strict minimum», a avancé Mme Madore.
L’organisation mise sur l’annonce d’un comité d’experts qui se penchera sur le financement, l’administration, la gestion et la gouvernance du système d’éducation. Elle se dit confiante que les recommandations qui émaneront de cette initiative du gouvernement amélioreront le système éducatif.
La présidente de l’Association, Lise Madore et le directeur des écoles primaires Notre-Dame, St-Alexandre et Dominique-Savio, Louis Ferland, ont tenu une conférence de presse vendredi. (Photo : Le Nord-Côtier)
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