Près de 400 Septiliens sont descendus dans les rues samedi, pour s’opposer au projet d’exploitation d’une mine d’apatite à ciel ouvert, qui serait aménagée à l’entrée ouest de la ville. Les manifestants, pour la majorité des adultes, ont répondu à l’appel d’un groupe d’adolescents, à l’origine d’une vidéo visionnée 25 000 fois sur le Web. La marche pacifique, qui aura duré une bonne heure au centre-ville, s’est déroulée dans incidents.
C’est dans la foulée de la popularité d’une vidéo mise en ligne sur YouTube par une adolescente de Sept-Îles, que la marche contre le projet de Mine Arnaud s’est dessinée. Les deux instigateurs, Marie Jomphe-Lemay et Zachary Lavoie étaient sur place samedi, devant les bureaux du promoteur, pour donner le coup d’envoi aux marcheurs, attroupés par dizaines. Petites familles, travailleurs et retraités ont appuyé la cause des adolescents, qui craignent que la santé et l’environnement soient placés derrière les retombées économiques du projet de 750 millions $.
«Qui croire? Des bénévoles, qui étudient le projet depuis trois ans et des médecins inquiets ou bien un promoteur qui nous dit que tout ira bien?», a questionné l’auteure de la vidéo, la jeune Marie, 15 ans. «Je veux d’une Ville qui respecte les inquiétudes de ses citoyens», a-t-elle lancé aux manifestants.
Médecins
Des médecins qui se sont ouvertement prononcés contre le projet minier dans une lettre envoyée aux médias ont aussi joint les rangs de la marche. «Tout ce que vous allez entendre, c’est basé sur des informations que nous avons lues, nous n’inventons rien», a affirmé la Dre Isabelle Gingras, qui a dénoncé la tentative du promoteur de «miner leur crédibilité» depuis leur sortie publique. «Faites-nous confiance», a-t-elle martelé avec aplomb.
Plusieurs autochtones étaient aussi du nombre, dont les Innues qui ont marché l’an dernier, de Sept-Îles à Montréal pour s’opposer au Plan Nord. «Depuis Malartic nous le savons, c’est dangereux une mine à ciel ouvert», a soulevé la présidente des Femmes autochtones du Canada, Michèle Audette, qui est originaire de la Côte-Nord. «On n’en veut pas sur notre beau territoire collectif», s’est-elle exclamée.
Des membres du conseil Innu Takuaikan Uashat mak Mani-Utenam, qui n’a pas encore pris de position officielle sur le projet, s’étaient aussi déplacés.
Vers un référendum?
Pour plusieurs participants, la marche est un pas de plus vers un référendum sur le projet de Mine Arnaud, qui divise les citoyens. «Il y a beaucoup de gens qui sont liés par leur emploi et qui ne peuvent pas parler», a soulevé la mère de deux enfants, Christelle Lebel. «Voilà pourquoi, il doit y avoir un référendum sur la question.» Une pétition signée par 5000 Septiliens réclamant un référendum consultatif sur le projet de mine d’apatite a déjà été déposée à la Ville.
Photo: Le Nord-Côtier
Horizon
Horizon, des contenus marketing présentés par et pour nos annonceurs.