Apparence de conflit d’intérêts : Le député de Manicouagan souhaite éclaircir la situation

Par Fanny Lévesque 16 mai 2013
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Le député de Manicouagan souhaite faire la lumière sur certaines pratiques qui ont cours à l’administration portuaire de Sept-Îles. Jonathan Genest-Jourdain demande que la commissaire fédérale aux conflits d’intérêts et à l’éthique éclaircisse le cas du président du conseil d’administration, Carol Soucy, dont l’entreprise a fourni des services pour le Port de Sept-Îles. Le principal intéressé se défend pour sa part de s’être placé en conflits d’intérêts.

Ce sont les révélations faites par TVA Nouvelles qui sont à l’origine de la décision du député néo-démocrate. «Nous apprenions récemment qu’un individu, nommé au conseil d’administration du Port de Sept-Îles par les conservateurs en 2006, obtient à l’occasion, par le biais de sa compagnie de transport par hélicoptère, des contrats de l’autorité portuaire qu’il est chargé d’administrer», a-t-il expliqué.

Jonathan Genest-Jourdain rappelle que les administrateurs portuaires, nommés par l’autorité fédérale, sont considérés comme étant des titulaires de charge publique à temps partiel, soumis à la Loi sur les conflits d’intérêts. Il ajoute également que le code de déontologie de l’administration portuaire de Sept-Îles est clair à propos qu’un administrateur ne doit pas laisser ses intérêts personnels ou ceux d’une personne qui lui est apparentée entrer en conflit ou donner l’impression d’entrer en conflit avec ses fonctions et responsabilités.

Selon le député, le développement économique rapide ne doit pas se faire au détriment de pratiques déontologiques saines. «C’est un approfondissement, ce qu’on veut nous, c’est de clarifier cette situation. Lorsque l’on parle de développement et d’essor économique, il ne faut pas faire abstraction de la transparence et de la probité des actions qui sont mises de l’avant afin de faire bénéficier l’ensemble de la population de ces retombées-là au final», a indiqué M. Genest-Jourdain.

Carol Soucy se défend
Le principal intéressé ne se dit pas inquiet par l’examen du Commissariat aux conflits d’intérêts et à l’éthique. «Je suis sûr que tout a été fait dans l’ordre, a indiqué Carol Soucy au Journal. Je n’interviens à aucun niveau dans le processus d’attribution de contrats du Port de Sept-Îles.»

Il rappelle également que ses implications étaient connues de tous. «C’est quand c’est non déclaré que c’est contre les codes d’éthique. Quand c’est évident comme dans mon cas, que je possède une compagnie d’hélicoptère et que le Port appelle pour avoir des services, bien ce n’est pas moi qu’il appelle, c’est le plus bas soumissionnaire.»

Par ailleurs, Carol Soucy se défend d’avoir obtenu des contrats via l’entreprise Héli-Boréal, qu’il possède via sa fiducie. Selon lui, il s’agissait plutôt d’appels de services. «J’ai fait environ cinq heures de vol pour le Port en 2012, à coup de 20, 25 minutes.» Il souligne au passage que d’autres entreprises de transport par hélicoptères fournissent aussi des services au Port de Sept-Îles.

Carol Soucy, qui occupe la présidence depuis 2008, rappelle qu’il n’a pas été nommé au sein du conseil d’administration par les conservateurs, mais bien par les utilisateurs du Port.

Le conseil d’administration du Port de Sept-Îles doit se réunir cette semaine pour discuter du cas de M. Soucy.

Le président du conseil d’administration du Port de Sept-Îles se défend de s’être placé en conflits d’intérêts. (Photo : archives – Le Nord-Côtier)

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