Kathleen Walsh-Moleski Chercher à présenter l’humain derrière un morceau de tissu
Deux expositions temporaires sont présentées jusqu’au 6 janvier 2013 au Musée régional de la Côte-Nord. Parmi celles-ci, on retrouve «Toile de la vie – Tissus d’Afrique de l’Ouest collectionnés et photographiés par Kathleen Walsh-Moleski», une exposition qui offre une vitrine à ces artisans du tissu d’Afrique de l’Ouest et qui raconte, à sa façon, leurs histoires.
Kathleen Walsh-Moleski a effectué de nombreux séjours en Afrique de l’Ouest puisqu’elle a accompagné son conjoint qui travaille dans le secteur minier. Dès le milieu des années 90, elle effectue plusieurs allers-retours entre l’Amérique du Nord et l’Afrique de l’Ouest, ce qui lui permettra de récolter une quantité impressionnante de tissus. C’est cette collection qu’elle voulait partager avec le public qui se présentera au Musée régional de la Côte-Nord.
«Pour moi, il y a une histoire derrière chaque tissu. Lorsque j’ai monté cette exposition avec Marjorie Bélanger, je voulais qu’on y retrouve là le vécu de ces artisans que j’ai rencontrés. Je voulais aussi démontrer qu’on ne devient pas tisserand du jour au lendemain. C’est là le résultat de plusieurs années de travail», fait remarquer Kathleen Walsh Moleski, qui ajoute également qu’il était difficile pour certains d’entre eux de se construire une clientèle, car il n’y a pas d’endroit où ceux-ci peuvent vendre le fruit de leur travail.
«Les tisserands d’Afrique de l’Ouest ont parfois de la difficulté à avoir accès au tissu. Je me souviens très bien avoir fourni du fil à M. Dialo, un tisserand de la Côte d’Ivoire. Je lui ai toutefois fourni ce que j’ai réussi à trouver, confie-t-elle. Ce n’était pas des couleurs avec lesquels il avait l’habitude de travailler, mais il a relevé le défi et je suis très satisfaite du résultat. Je présente plusieurs de ceux-ci ici dans l’exposition.»
La collectionneuse et photographe aurait bien souhaité garder contact avec certains de ses artisans. Toutefois, la réalité sociopolitique en a voulu autrement. «J’arrive difficilement à maintenir le contact avec ces tisserands, car la guerre civile a fait beaucoup de ravages. Mon mari a aussi travaillé au Soudan et il m’était alors difficile de le rejoindre, car une femme n’était pas nécessairement la bienvenue. J’ai donc eu un peu moins de contacts avec l’Afrique de l’Ouest durant une certaine période», souligne-t-elle.
L’exposition présentée comporte des œuvres tissées, filées et des estampes. À cela s’ajoutent des photos qui présentent à l’œuvre ces artisans du tissu et qui permettent de mieux saisir tout le travail que cela peut représenter. Plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest y sont représentés dont le Nigéria, la Guinée, le Liberia, la Côte d’Ivoire et le Mali. Une chose est certaine, Kathleeen Walsh-Moleski aime sortir des sentiers battus et aller à la rencontre des gens. Elle recherche, avant tout, ce qui est fait par les Africains et pour les Africains.
Kathleen Walsh-Moleski devant une collection imposante de tissus qu’elle a ramassée lors de ses nombreux séjours en Afrique de l’Ouest depuis le milieu des années 90. Des tissus qu’on retrouve dans son exposition «Toile de la vie» présentée au Musée régional de la Côte-Nord jusqu’au 6 janvier 2013. (Photo : Le Nord-Côtier)
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