Pépé, le rocker romantique

Par Éditions Nordiques 22 février 2012
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On aurait voulu faire exprès qu’on se serait trouvé quétaine, mais le hasard a voulu que la journée de l’entrevue avec Pépé, c’était la St-Valentin, et comme son tout récent disque se nomme Le véritable amour, on n’a pas eu le choix de parler d’amour. Mais ça tombe bien, derrière son humour et ses mélodies se cachent un grand romantique et un amoureux de la vie.

«Pendant longtemps, j’ai détesté la St-Valentin, raconte Pépé au bout du fil. Se faire souhaiter bonne St-Valentin quand t’es célibataire, ça fait chier, et j’ai longtemps été célibataire, j’ai eu ma première blonde à 21 ans. Déjà au primaire, j’écrivais des lettres aux belles filles, mais ça ne donnait rien. Alors quand j’ai eu ma première blonde, je pense que j’en faisais trop… Mais là, je le vis bien, j’ai trouvé un équilibre.»

Pas le choix, il faut maintenant poser la question pas originale, mais essentielle en cette journée préférée de Cupidon: c’est quoi, le véritable amour? «Quand j’ai écrit la chanson, j’étais en peine d’amour, mais c’était parce que je croyais encore en l’amour. Au début, je la chantais en anglais, parce que je trouvais ça quétaine, puis j’ai fini par l’assumer.» Quand on disait qu’il était un romantique fini.

Pépé

Pépé

Un son country
Tout d’un coup, Pépé parle de Renée Martel. Tiens donc, derrière le rock de son dernier album se cache justement une grosse couleur country, ce qu’il n’y avait pas avant. Ça sort d’où? «Depuis, je ne sais pas, 6 ou 7 ans, je m’imprègne de musique country, c’est une musique sincère, mais mes influences viennent lentement dans ma musique, je prends le temps de l’assimiler comme il faut.» Il déplore d’ailleurs tout le country cheap et opportuniste qui est sorti ces derniers temps.

En plus de ce country, il se mélange de la vieille pop française (probablement un restant de Goes Français) et beaucoup de vieux rock, et comme par hasard, il admet être un fan de Roy Orbison. Mais, surtout, l’album regorge de guitares. C’est une chute Niagara de guitares. D’une part, il s’est donné le défi de faire des solos de guitare à la country «qui torchent» et s’est permis d’utiliser les possibilités des studios, d’autant plus qu’il en a maintenant un à la maison.

Le véritable plaisir
En parlant de ce cinquième album, Pépé s’est écouté et s’est fait plaisir. «J’étais à l’aise et j’ai pris mon temps», dit celui qui a beaucoup appris avec son précédent album de reprises françaises. «J’ai eu du fun à faire l’album. J’avais envie de suivre mes envies.» Parmi ces fantasmes, une ouverture épique, avec une chorale, des cordes, une flûte, alléluia. Il a fait six studios d’enregistrement pour cette petite minute et demie! Mais, tant qu’à faire venir un flutiste et des violonistes, il les a intégrés sur d’autres pièces, ce qui donne un son riche, mais surtout un nouveau son, comme on ne l’a jamais entendu.

«Nous pouvons oser parler d’évolution, je crois», réfléchit à voix haute le chanteur après une question sur le sujet. «C’est une continuation de parcours, l’expérience rentre», tente-t-il d’expliquer, comme s’il avait à se justifier d’évoluer. «Mais, en fait, je retombe en amour avec mon métier.» Voilà, peut-être, son véritable amour… Après sa blonde, évidemment.

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